Camarade WLADYSLAW,
Un camarade nous a quittés…Wladyslaw, emporté à 85 ans, nous laissera, en plus du souvenir d’un homme affectueux trop tôt enlevé à l’affection des siens, au terme d’une vie courageuse et exemplaire, le témoignage d’un parcours historique.
Originaire de Pologne, son père, fuyant le régime de misère et de répresssion du régime des colonels, avait, comme de nombreux compatriotes, choisi l’exil en France, avant la guerre.En 1939, il y ramène sa femme et ses quatre enfants dont Wladyslaw, avant d’y être mobilisé dans une unité polonaise et… fait prisonnier en 1940 pour 5 ans !Tout jeune, Wladyslaw doit travailler pour subvenir aux besoins du foyer. Et, bientôt, il va rejoindre la Résistance, les maquis, avec des copains.À la Libération, comme nous avons été nombreux à le faire à la sortie des maquis, il s’engage pour continuer la guerre contre l’Allemagne.Refusant l’enrôlement qu’on lui offre dans la Légion étrangère, contrairement à ses copains français dont on le sépare, il choisit une unité polonaise de l’armée américaine avec laquelle il participera à la dure campagne de Hollande, puis la campagne d’Allemagne et, bientôt, à quelques années d’ occupation.A son retour en France, il viendra suivre à Roubaix une formation professionnelle de mécanicien et il y rencontrera Marie-Rose Carlier qu’il épousera, entrant dans une famille ouvrière courageuse et combative qui l’a vite adopté.Il entreprend une carrière laborieuse d’ouvrier très qualifié dans plusieurs usines … textiles, métallurgiquesdont Stein, Gilman, la CIMA.Des activités souvent insalubres qui laisseront des atteintes durables à sa santé.Ses qualites, son intelligence, son esprit de solidarité l’avaient naturellement conduit à adhérer au Parti Communiste et il était resté un lecteur assidu de Liberté-hebdo et l’Huma-Dimanche, partageant les préoccupations des familles frappées par la crise, et attentif à l’activité du Front de Gauche.
Nous partageons la douleur de sa famille et sa volonté de porter son souvenir et lui présentons nos très fraternelles condoléances .
« Français de préférence » suivant la belle expression d’Aragon, son parcours témoigne contre les odieuses campagnes anti-immigrés.Sa mémoire nous conforte dans nos luttes pour un monde fraternel.
Merci, Wladislaw.Pierre André Charret, vétérant PCF, résistant.