Archives mensuelles : février 2013

Le point commun entre l’ANI et les lasagnes au cheval ? Une tromperie !

« Cet accord constitue une tromperie sur la marchandise. Le contenu du paquet n’a rien à voir avec ce qui est écrit sur l’étiquette ! » Bernard Thibault, Secrétaire Général de la CGT

« La flexibilité de l’emploi c’est maintenant, la sécurisation de l’emploi, c’est demain … peut-être ! » Jean-Claude Mailly, Secrétaire Général de FO.

Dans un précédent article nous nous sommes engagés à décrypter le texte de l’Accord National Interprofessionnel (ANI) , sous titré « Accord National pour un nouveau modèle économique et social », signé par le MEDEF et trois organisations syndicales minoritaires. Voici le premier article de cette série.

Article 1 : Généralisation de la couverture complémentaire des frais de santé.

Cet article pose le principe de la généralisation de la couverture complémentaire obligatoire des frais de santé pour l’ensemble des salariés. Il défini un panier minimal de soins de base bien inférieur à la plupart des contrats individuels (100€ par an de forfait optique, 94€ pour une couronne dentaire…).

Cette généralisation peut être perçue comme une avancée significative pour les salariés qui travaillent dans les petites et moyennes entreprises ou encore dans le commerce et l’artisanat. Ce type de complémentaire existant déjà dans un grand nombre de grandes et moyennes entreprises.

sécu

Il pose pourtant un certain nombre de questions : 

  • Le MEDEF, qui représente aussi les grandes compagnies d’assurances, accepte de quo-financer (50% payé par l’employeur, 50% par le salarié) des contrats privés d’assurances santé et refuse catégoriquement l’augmentation des cotisations maladies sur les salaires. Pourtant une augmentation, du même montant, permettrai d’améliorer significativement la prise en charge maladie de l’ensemble de la population : salariés, retraités, étudiants et privés d’emplois. Il s’agit donc d’une disposition qui renforce le démantèlement progressif de l’Assurance Maladie, système basé sur la solidarité. Les principaux bénéficaires de cette mesure sont les compagnies d’assurances.

  • pmeLe MEDEF c’est opposé catégoriquement à la signature des contrats au niveau des branches professionnelles. De ce fait il défavorise sciemment les petites entreprises, les artisans et les commerçants qui « négocieront » seuls face aux multinationales de l’assurance.

  • La mise en œuvre concrète de cette mesure est renvoyée à la conclusion d’accords de branches et d’entreprises. Elle s’appliquera à l’ensemble des salariés au plus tard le 1er janvier 2016. Les articles de l’accord qui réduisent les droits des salariés s’appliquent pourtant quasi immédiatement.

ANI : une interview de Thierry LEPAON (CGT)

Le 9 février 2013, le Journal Du Dimanche, publiait une interview de Thierry Lepaon (futur secrétaire général de la CGT) à propos de l’ANI (Accord National Interprofessionnel) signé par 3 syndicats minoritaires de salariés (CFDT, CFE-CGC, CFTC) et le MEDEF. Nous en publions l’intégralité :

JDD : La CGT appelle à la mobilisation avec FO contre l’accord social  du 11 janvier. Vous n’y voyez donc aucune avancée pour faujour accord flexibilitéles salariés?

TL : Le gouvernement s’était engagé à ce que le CDI redevienne la norme, à favoriser l’accès des jeunes à l’emploi, à sécuriser le travail. Mais avec cet accord, les employeurs ont sécurisé les licenciements, les salariés n’ont aucune garantie sauf celle de voir leur salaire baisser et de renoncer aux recours juridiques. Cet accord est très mauvais. Les députés ne doivent pas le transcrire dans la loi. Une autre négociation doit s’engager contre la précarité et pour une vraie politique industrielle.

JDD : Le PS a promis de respecter le texte…

TL : Il n’appartient plus aux députés de faire la loi? Le Medef leur prend la main? Ils sont élus sur la base d’un programme électoral que l’accord ne respecte pas. Ont-ils vu sa philosophie? Jean-François Copé dit que le groupe UMP votera le texte si, je cite, il n’est pas dénaturé. Nous avons entrepris un travail de pédagogie auprès des parlementaires de la majorité.

JDD : François Hollande mène  une politique de droite libérale?

TL : Peu importe le vocabulaire. Hollande s’inscrit dans la suite de Sarkozy, il considère, lui aussi, que le travail est un coût qu’il faut baisser. Le gouvernement a ainsi trouvé 20?milliards d’euros pour les entreprises après un coup de fil de Laurence Parisot et il a refusé d’augmenter le smic. C’est l’inverse des engagements de campagne sur la justice sociale. Et regardez la fonction publique, quelle est la différence entre la RGPP [révision générale des politiques publiques] et la MAP [modernisation de l’action publique]?

20130111-dynamitage_du_droit_du_travail_0JDD : Les services de police craignent une radicalisation des conflits sociaux et des débordements mardi, à l’occasion d’une manifestation devant le siège de Goodyear. Appelez-vous au calme?

TL : Quand on est victime de licenciements, on a besoin de solidarité. Attention, cependant, à ne pas s’isoler! Nous devons plutôt mener la mobilisation dans les territoires autour des usines, là où les luttes se déroulent. Cela étant, en publiant une circulaire d’alerte, Valls souffle sur les braises. Il entretient un processus de provocation pour assimiler les salariés aux casseurs. On a vu la violence policière à Strasbourg, où un manifestant a perdu un œil sous un tir de Flash-Ball. Quand les gens souffrent, il ne faut pas qu’ils se sentent humiliés. Notre volonté, ce n’est pas de casser, c’est d’améliorer le sort des salariés.

JDD : La direction de PSA et trois syndicats ont condamné  la violence à Aulnay, pointant  la CGT. Comment réagissez-vous?qui-seme--jpg

TL : Ils se trompent de cible. Quand une usine va fermer, certains salariés se mobilisent, d’autres baissent les bras, beaucoup sont déboussolés. C’est normal que le ton monte un peu. On a vu quoi? Un coup de pied dans une portière, je veux bien dire qu’il ne fallait pas… Mais de quel côté est la violence, en réalité? On a laissé les salariés dans l’incertitude et l’angoisse pendant des mois. Cela provoque des réactions, si personne ne disait rien, ce ne serait pas normal.

JDD : Le NPA ou Lutte ouvrière poussent-ils la CGT  à se radicaliser dans les usines?

TL : Un conflit social est par nature d’une grande gravité. Il y a la détresse, la désespérance des salariés. Tout est réuni pour qu’il y ait des débordements et des groupuscules qui s’intéressent davantage aux modalités de la lutte qu’à ses raisons. Des leaders syndicaux peuvent être encartés, mais quand 600?personnes décident de manifester, elles le font collectivement, ces décisions sont démocratiques. Chez Goodyear Amiens, la CGT fait 80% des voix, je ne suis pas sûr qu’il y ait 80% d’électeurs du NPA ou de Lutte ouvrière dans l’usine.

JDD : Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, accuse la CGT d’être coresponsable de la fermeture de ce site après le refus d’une reprise partielle par l’américain Titan. Que répondez-vous? esclavage

TL : Ces propos sont indignes. Quand on est syndicaliste, on ne met pas au même niveau les victimes et les assassins, les salariés qui se battent et les multinationales qui font des profits. C’est une erreur de jeunesse. Pour dire cela, il ne faut pas avoir vécu un seul plan de restructuration dans sa vie. Titan voulait supprimer 400?emplois, ce n’était pas acceptable. Il aurait aussi fallu endosser un accord de compétitivité avec un gel des salaires, une hausse du temps de travail et une modification des horaires. Les salariés ont été consultés, ils ont refusé.

JDD : Vous réclamez toujours une loi contre les licenciements boursiers?

TL : Oui, il y a besoin de légiférer dans ce pays, pour que l’État ne laisse pas les groupes industriels faire seuls l’aménagement et surtout le déménagement de notre territoire. Aujourd’hui, l’État ne fait qu’accompagner les restructurations. Il n’y a pas de politique industrielle. Comme le précédent gouvernement, quand on leur demande où sont les priorités, aucun ministre ne sait répondre.

JDD : Arnaud Montebourg a dressé une liste des secteurs d’avenir…
TL : Où, quoi, comment? Les voitures électriques? Où est le plan qui équiperait le pays en bornes pour recharger les batteries? Et les éoliennes? Et les hydroliennes? Concrètement, il n’y a rien. Mais cela ne l’empêche pas d’en parler beaucoup! J’ajoute que le gouvernement a renoncé au réacteur nucléaire de Penly, ce qui va nous poser beaucoup de difficultés à moyen terme. Sans énergie, pas d’industrie.

diminuons le coutJDD : Le conflit chez Presstalis s’enlise. Son déficit et le marché  de la presse quotidienne  ne rendent-ils pas inéluctable la restructuration?

TL : Il y a un pourrissement voulu par les patrons de presse. On demande à Presstalis de faire plus avec moins. Personne ne veut payer la distribution. Chacun veut faire des économies, cela retombe sur les journalistes, les imprimeurs, les vendeurs. Nous, nous constatons qu’on ne vend pas moins de journaux, toutes catégories confondues.

Dans les prochains jours nous publierons plusieurs articles analysant l’Accord National Interprofessionnel et ses conséquences pour les salariés et les petites entreprises.

Pour en savoir plus :

texte de l’ANI

appel à la grève et à manifestations de la CGT et FO pour le 5 mars 2013

 

Régie publique de l’Eau, Economie Sociale et Solidaire, ATTAC, Mouvement de la Paix : le 15 février une journée de luttes citoyennes

Le Vendredi 15 février sera une journée de luttes et d’engagements citoyens à Roubaix et sur toute le métropôle.

De 13h à 14h rassemblement 1 rue du Ballon à Lille, devant le siége de Lille Métropole : 

2015: Il faut une régie publique de l’EAU pour Lille Métropole!
2013: Il faut un VERITABLE DEBAT AVEC LES CITOYENS!

La Société des Eaux du Nord, société privée gestionaire du service de distribution de l’eau de notre métropole, filiale de la multinationale de l’eau faujour eauSUEZ, montre enfin son vrai visage. Loin du nouveau modèle vertueux dont elle disait vouloir se parer : la Société des Eaux du Nord attaque LMCU au Tribunal administratif. Cela démontre la volonté de la Société des Eaux du Nord, filiale de SUEZ, de ne pas payer ses dettes!

Selon la Chambre Régionale des Comptes, des millions d’euros ont été facturés par la SEN (Suez) aux usagers pour des travaux jamais effectués. LMCU a tenté d’imposer le remboursement de cette dette en diminuant la rémunération de la SEN, celle-ci le conteste. Quoi de plus normal? Les multinationales de l’eau (SUEZ, VEOLIA…) ne défendent que l’intérêt des actionnaires au détriment de celui des usagers!

La société des Eaux du Nord, filiale de la très riche multinationale SUEZ,  ne paye pas ses dettes mais n’hésite pas à couper l’eau aux familles les plus pauvres qui , elles, n’ont pas les moyens de payer !

Et il faudrait renouveler leur contrat?

Pour en savoir plus : Collectif Eau 59 , notre précédent article sur le sujet

 

 

attacA 18h à la F.A.L. 20 rue de Lille à Roubaix

Assemblée Générale d’Attac Roubaix-Tourcoing 

ouverte à tous suivie d’une

Conférence-Débat à 19h00

 L’ÉCONOMIE SOCIALE et SOLIDAIRE

UNE ALTERNATIVE au « TOUT-MARCHÉ » ?

 Intervenants  :  Jean  GADREY  Professeur d’Université retraité, Membre Conseil Scientifique d’Attac

Philippe  GANTIER  Militant de l’Économie Sociale et Solidaire

 La Démocratie et la citoyenneté ne doivent pas s’arrêter à la porte des entreprises. Halte à la gouvernance exclusive des capitalistes ! L’Économie Sociale et Solidaire, sous différentes formes (coopératives, scop, scic, associations,…), et aux côtés de services publics citoyens, peut être une alternative à l’économie libérale et financiarisée et un modèle d’avenir, redonnant toute sa valeur au Travail, et non plus au Capital.

Certes, l’économie sociale et solidaire connaît des difficultés dans sa viabilité, sa gouvernance parfois, mais les principes qui la fondent vont dans le sens d’une reprise en main de l’activité par les travailleurs selon des valeurs humanistes, avec des buts sociaux et écologiques, loin des évolutions mortifères du monde du travail dans nos sociétés.

A 18h30, à la FAL, 20 rue de Lille à Roubaix,

Assemblée Générale du Mouvement de la Paix de RoubaixmouvementPaix

Afganistan, Lybie, Côte d’ivoire, Djibouti, Mali …. jamais depuis la fin de la guerre d’Algérie, la France n’a eu autant de soldats engagés dans des opérations militaires au delà de nos frontières.

Des assassinats politiques sont perpétrés en France, en Tunisie.

Plus de 20 ans après la fin de la guerre froide, quand est-il du désarment nucléaire ?

Le budget militaire de la France n’est pas touché par l’austérité….

Si vous souhaitez débattre de ses sujets et vous engager dans la lutte pour la Paix, les militants du Mouvement de la Paix vous attendent.

L’Algérie nationalise Arcelor Mittal!

Alors que les gouvernements Français et Belges se soumettent au diktat de Laksmi Mittal qui fait payer les dettes de sont groupe par les salariés, le gouvernement Algériens protége sont industrie sidérurgique.

L’Algérie nationalise l’aciérie Arcelor-Mittal de El Hadjar par une prise de participation majoritaire du groupe public Sider.

Pour en savoir plus : algérie1.com

sider.jpg

Logiciels libres, un débat organisé par l’Union Rationaliste

logo-urL’Union Rationaliste–Métropole Nord organise un débat sur les logiciels libres

le mercredi 13 février 2013 de 18h00 à 20h00
à la FAL, 20 rue de Lille à Roubaix.

 

Qu’est-ce qu’un logiciel libre ?

Que signifie libre ? (gratuit ? non privateur ? bien plus que cela ?) libre

Que signifie open source ? et open format ?

Quels sont les domaines d’application pour lesquels on trouve des logiciels libres ?

Les logiciels libres sont-ils économiquement viables ?

Les logiciels libres sont-ils fiables ?

Des licences pour les logiciels libres ?

La circulaire Ayrault de septembre 2012

 Pour en savoir plus : Union Rationaliste ; Association Française des Usagers du Libre

 marchélibre