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“Macron est le pur produit du système scolaire élitiste français » par les Inrocks (ou le mépris de classe, ndlr)

Article publié le 19/09/2014 dans les Inrocks.

Dans la foulée du “sans-dents” attribué à François Hollande par Valérie Trierweiler, la sortie d’Emmanuel Macron sur les ouvrières “illettrées” de l’usine Gad a provoqué un tollé. Retour sur cette polémique avec le sociologue Bernard Lahire, spécialiste de l’illettrisme, qui pointe le mépris de classe intériorisé de nos élites.

Le ministre de l’économie Emmanuel Macron a évoqué mercredi 17 septembre sur Europe 1 une prétendue “majorité de femmes pour beaucoup illettrées” de l’abattoir Gad à Lampaul-Guimiliau (Finistère). Ces propos ont provoqué un tel tollé qu’il a dû s’excuser dans l’hémicycle. Vous qui avez travaillé sur la question de l’illettrisme, comment jugez-vous ces propos ? Maladroits ? Surprenants ? Choquants ?

lahire photoBernard Lahire – Déjà, il présuppose. L’illettrisme est une catégorie floue qui tourne très rapidement au stigmate. Il y a une mise à distance d’une catégorie de la population. Alors que le problème de ces ouvrières est d’avoir un emploi et de le garder, Emmanuel Macron rajoute une couche stigmatisante en évoquant leur présupposé illettrisme. La première des choses à dire est qu’il n’y a pas de travail car plus d’emploi. En France, on a un traitement pédagogique du chômage : on met les gens en formation et on se rend compte qu’ils ont des difficultés à écrire et à lire. Puis on finit par dire que c’est le problème. Tout énarque qu’ils sont, ils pensent à l’envers : les gens ne sont pas au chômage parce qu’ils ont des problèmes de lecture ou d’orthographe, mais parce qu’il n’y a pas d’emploi.

 

(Le passage se situe à la 8e minute de la vidéo, ndlr)

Dans votre livre L’Invention de l’illettrisme, vous parlez d’“ethnocentrisme lettré”. Est-ce le cas d’Emmanuel Macron ?

La sortie de Macron fait évidemment écho aux “sans dents” – expression que François Hollande aurait utilisée pour qualifier les pauvres selon Valérie Trierweiler, ce que dément le président de la République. Emmanuel Macron utilise aussi dans l’interview sur Europe 1 l’expression “ces gens-là” -”ces gens-là n’ont pas le permis de conduire”. Il y a une mise à distance, et l’on voit bien qu’Emmanuel Macron est loin de tout ça. C’est un fils de médecin neurologue, sa mère est médecin, il a fait des classes préparatoires à Henri IV, puis l’ENA. Macron est le pur produit du système scolaire élitiste français. Il ne faut donc pas s’étonner que cela puisse sortir de sa bouche. Les hauts niveaux de diplôme ont intériorisé le lien entre diplôme et emploi. Même au sein du monde ouvrier, on fait progresser les salariés par des examens de nature scolaire, alors que ce ne sont pas forcément les meilleurs ouvriers. Tous ces présupposés organisent le monde social aujourd’hui.

En regardant la vidéo de ses excuses à l’Assemblée nationale, on a l’impression qu’Emmanuel Macron ne pensait pas dire quelque chose de potentiellement blessant…

Au moment où il prononce ce mot, Emmanuel Macron est plutôt en train de dire qu’il veut défendre ces femmes. Mais à travers la volonté de sortir les illettrés de leur misère, il y aussi un mépris de classe qui s’entend. Quant à sa sincérité, d’autres ont dit qu’ils n’avaient pas de compte à l’étranger et étaient extrêmement convaincants…

 

Selon le député du Finistère Gwenegan Bui, la proportion de salariés dans cette situation dans l’usine Gad de Lampaul-Guimiliau serait d’environ 20 % (contre 7 % en moyenne en France), rapporte le Monde. Cela crée des problèmes de reclassement. Emmanuel Marcon décrit une réalité qui existe.

Je défie quiconque aujourd’hui de dire précisément ce qu’est un illettré. Un analphabète n’a pas appris à écrire et à lire : là au moins la situation est nette. Certains dits-illettrés savent rédiger des lettres mais font des fautes. C’est ce qui fera qu’on les qualifiera d’illettrés. Cette catégorie n’est pas très sérieusement définie. On présuppose par ailleurs qu’il y a un lien direct, de cause à effet, entre le fait de ne pas avoir les bonnes qualifications et la perte d’emploi ou la difficulté à en trouver. On occupe la jeunesse au chômage depuis très longtemps par la formation, c’est une solution d’attente, qui peut parfois être utile. Quand dans les années 70, le chômage s’est installé de manière structurelle, les pouvoirs publics ont répondu au problème par le retour à la formation. C’est à cette époque qu’a émergé la notion d’illettrisme. On a inversé la causalité. Le moment où l’on a commencé à observer des gens qui avaient des problèmes à l’écrit – une cause d’échec scolaire – correspond au moment d’apparition du chômage. Les mines et les usines sidérurgiques ferment. Les formateurs disent des chômeurs qu’on leur envoie : ‘ils ont du mal à lire et à écrire’. Le chômage a été une condition de mise en évidence de l’illettrisme, mais on a fini par en faire une des causes du chômage. Il y a de nombreux emplois pour lesquels être fort en orthographe n’est pas très important. Les “illettrés” avec un emploi sont des citoyens comme les autres, qui payent leurs impôts. Mais au moment où ils perdent leur emploi, on commence à rendre leur illettrisme responsable de leur situation. Et certains discours ont laissé entendre que les dits “illettrés” ne seraient pas des citoyens comme les autres.

Emmanuel Macron a précisé qu’on ne pouvait par leur demander “d’aller travailler à 50 ou 60 kilomètres” faute de permis de conduire…

C’est bien connu : aucun “illettré” n’a de voiture ! Encore des présupposés. Comme le fait qu’une mère illettrée ne saurait pas lire sur le flacon d’un produit dangereux et qu’elle serait donc potentiellement une mauvaise mère. On a parlé à une époque de la citoyenneté de la même façon : comment voulez-vous qu’ils fassent des choix alors qu’ils ne savent pas lire. C’est bien connu : tous les intellectuels lisent les programmes des partis avant de voter ! Les diplômés eux ne seront jamais emmerdés. On ne fera pas porter sur eux le stigmate du mauvais père, du mauvais citoyen. A une époque, on a même dit que les illettrés pouvaient être dangereux. C’était les thématiques d’un expert en matière d’illettrisme : ils ne maîtrisent pas la langue et par conséquent ils peuvent passer à l’acte.

Dans L’invention de l’illettrisme, vous expliquez qu’avec l’émergence de cette notion apparaît la figure de l’illettré “honteux” désigné comme faible, sensible aux thématiques simplistes, aux manipulations. Cela sous-entend que “ces gens-là” sont plus susceptibles de voter Front national ?

C’était clairement ce que soutenait Alain Bentolila – linguiste qui a été conseiller de Jacques Chirac. Certains de ses papiers parus dans Libé à l’époque disaient que les illettrés sont “moins humains” que les autres, qu’ils sont manipulables. Depuis la fin des années 1990, le début des années 2000, il y a moins de ramdam autour de ces questions. En revanche tout ce qui a été entendu dans les années 80 et 90 est rentré dans les têtes et les gens continuent à avoir une vision portée par ces discours.

Aujourd’hui, il semble que la gauche est coincée entre un discours condescendant, de sauveur, à la Macron et un discours qui dit que les élites ont abandonné le peuple au FN, comme si par nature le peuple allait vers les extrêmes. Etes-vous d’accord ?

Les votes FN ne sont pas que des votes ouvriers. C’est caricatural au possible de dire cela. Oui ils sont aujourd’hui nombreux à voter à l’extrême-droite mais les cadres du FN sont des avocats, des médecins, des juristes, des professions libérales. Les dérapages verbaux au FN sont commis par des gens très cultivés. La culture n’a jamais protégé de la barbarie, de la violence, ce ne sont pas les dits-”incultes” les plus intolérants. On fait peser beaucoup de soupçons sur les dits-illettrés, on les voit comme des objets de manipulations. On peut dire que la gauche a abandonné le monde des ouvriers, des petits employés et des petits paysans, dans le sens où ces catégories ne voient pas leur situation s’améliorer lorsque la gauche arrive au pouvoir.

lahire

L’invention de l’”illettrisme”. Rhétorique publique, éthique et stigmates, de Bernard Lahire, éd. La Découverte.

Livraison d’armes à la Russie et à Israel : le député du Nord (PCF) JJ Candelier prend position.

 

Le Mistral (navire porte-hélicoptères d’assaut de l’entreprise DCNS) ne serait livré à la Russie qu’en cas de cessez-le-feu et d’accord politique en Ukraine, a indiqué François Hollande, qui compte prendre une décision définitive fin octobre.

C’est un revirement, car la position de la France était d’honorer cette commande. Et ce revirement intervient à rebours des événements, puisque la Russie a proposé un plan de règlement du conflit. (note de la rédaction : monsieur le Président Porochenko vient d’annoncer qu’il n’y avait plus de troupes Russes sur le sol de l’Ukraine…)

Le contexte de ce gel de livraison ? Il s’est justement tenu un sommet de l’OTAN… L’OTAN, une organisation belliciste qui se croit investie de la sécurité du monde en lieu et place de l’ONU et qui jette de l’huile sur le feu en permanence sur le conflit en Ukraine.

Hollande veut sans doute nous faire croire qu’il est un grand humaniste : « Comment pourrais-je autoriser la livraison d’un bateau qui peut demain être un bateau de guerre ? » Mais un navire de guerre est toujours un navire de guerre, Monsieur le Président ! Et en Ukraine, il s’agit de combats terrestres ! Le Mistral ne servirait à rien à la Russie !

Par contre, les armes françaises vendues à Israël servent effectivement à des crimes de guerres en Palestine. Rien à dire là-dessus, Monsieur le Président ?

Contradiction ? Pas du tout ! En réalité, François Hollande reste toujours le vassal des États-Unis.

Les ouvriers des chantiers STX peuvent légitimement nourrir des craintes. Le contrat russe a été une bouffée d’oxygène à Saint-Nazaire, garantissant 1 000 emplois pendant 4 ans.

Le contribuable aussi peut s’inquiéter, car les contrats militaires sont assortis de la garantie financière de l’État (assurance COFACE). Si Hollande décide d’annuler le contrat, DCNS devrait payer des pénalités qui pourraient atteindre le milliard d’euros.

Respect des libertés ouvrières et syndicales chez Toyota, un combat qui nous concerne tous!

Appel de la CGT :

Pour le respect des libertés ouvrières et syndicales chez Toyota-France

Blog de protestation contre la répression à Toyota :

http://stoprepressiontoyota.blogspot.fr/

vous y trouverez toutes les pièces du dossier

La CGT, avec ses organisations professionnelles et interprofessionnelles, lance un appel à toutes le forces syndicales, à toutes les organisations et personnalités attachées aux libertés ouvrières, syndicales et démocratiques, afin de se mobiliser pour exiger la fin des agressions contre les droits, commises par les dirigeants de Toyota-France dans leur usine d’Onnaing-Nord.

Dans un véritable délire antisyndical, les dirigeants de Toyota-France ont entrepris des procédures, plus folles les unes que les autres, en vue de décapiter le syndicat CGT de Toyota France.

Après avoir instauré un climat répressif généralisé dans son usine Toyota d’Onnaing, qui regroupe plus de 3 000 salariés et qui fabrique les

Toyota–Yaris pour toute l’Europe et au-delà, la direction de cette multinationale a décidé de s’en prendre à l’existence même de syndicats en entreprenant le licenciement, en violation de tous les droits existants, des responsables du syndicat CGT.

Fabien Thiémé (Maire PCF de Marly), Edith Weisshaupt (CGT Toyota), Eric Pecqueur (CGT Toyota)

Fabien Thiémé (Maire PCF de Marly), Edith Weisshaupt (CGT Toyota), Eric Pecqueur (CGT Toyota)

Edith Weisshaupt, une des responsables du syndicat CGT se trouve ainsi sous le coup d’une deuxième procédure de licenciement à venir alors que la première tentative de la licencier a lamentablement échoué et n’est même pas terminée. La direction Toyota avait monté une provocation, en tentant de réunir de faux témoignages sous la pression, pour accuser cette militante intègre, appréciée de ses camarades de travail, de faits fantaisistes, vieux de plusieurs mois. Il a été tellement aisé de démonter cette machination, qui est apparue comme telle y compris au sein de l’entreprise, malgré la mobilisation forcenée de la direction, que celle-ci s’est sentie obligée de renoncer à sa demande de licenciement pour faute. Mais elle a infligé, par dépit, une mise à pied de cinq jours à cette militante. Quelques jours plus tard, la direction Toyota prenait une deuxième sanction à l’égard de cette militante, pour le même motif : une mutation disciplinaire. La direction Toyota voudrait maintenant entreprendre une nouvelle procédure de licenciement, cette fois pour refus de mutation, même si elle sait que cette procédure est totalement illégale.

Et en même temps, la direction Toyota entreprend une procédure de licenciement contre le secrétaire de la CGT en lui reprochant le libre exercice du droit syndical, distribution de tract et exercice de son mandat dans les ateliers. Ces droits sont garantis par la constitution mais Toyota n’en a cure.

Tout cela se déroule et a été préparé par un climat de répression généralisé contre les salariés et leurs représentants. Sanctions à répétition contre des militants CGT, certes, mais aussi contre des militants d’autres syndicats. Climat de crainte et d’humiliation que la direction de Toyota tente de généraliser dans les ateliers et auprès des ouvriers et de la maitrise (voir les tracts CFE-CGC et CFDT SAGAA qui protestent contre ces atteintes à la dignité des salariés).

Cela n’est pas acceptable et il faut que cela cesse. Cette atteinte aux droits fondamentaux menace certes tous les salariés de Toyota mais au-delà tous les autres salariés. Si nous laissions faire les responsables d’une aussi grande entreprise que Toyota dans son travail d’annihilation du fait syndical, si nous la laissons instaurer un tel climat de répression envers les salariés, ce serait la porte ouverte à bien d’autres employeurs qui ne tarderaient pas à s’engouffrer dans la brèche. C’est bien pourquoi ce qui se passe chez Toyota intéresse tous les travailleurs, tous les syndicats et tous ceux qui sont attachés au respect des droits des travailleurs et aux libertés fondamentales.

C’est pourquoi la CGT exige sans délais que la direction de Toyota arrête ses agressions en cours contre Edith Weisshaupt et Eric Pecqueur, qu’elle prenne l’engagement formel de respecter les droits syndicaux et les libertés ouvrières. Mais, quoiqu’il en soit, la CGT exige des pouvoirs publics, du ministre du Travail, de la ministre de la Justice, qu’ils interviennent et entament les poursuites nécessaires afin de faire cesser ces atteintes intolérables aux droits fondamentaux des salariés, qui, faut-il le rappeler, sont des délits caractérisés, théoriquement punis de prison.

Par ailleurs la CGT en appelle à la mobilisation la plus large de toutes ses organisations, de tous ses militants, dans la région, dans l’automobile et au-delà, mais en appelle aussi à tous ceux, syndicats, organisations, salariés, à tous ceux que ces faits indignent, pour imposer à Toyota et au patronat et aux pouvoirs publics le respect des libertés syndicales et ouvrières.

La CGT vous appelle à signer l’appel suivant :

Nous sous-soussigné, organisation, personnalité ou simple salarié ou citoyen :

Exigeons la fin des agressions antisyndicales chez Toyota, l’arrêt immédiat des procédures visant les deux responsables CGT de Toyota : Edith Weisshaupt et Eric Pecqueur ; le respect des libertés ouvrières et syndicales par Toyota ; l’intervention immédiate des pouvoirs publics et la mise en route des poursuites appropriées pour faire mettre fin à cette situation inacceptable.

Nom

Qualité

Signature

Envoyer cet appel rempli par mail à cgt.toyotaonnaing@gmail.com

ou/et

Envoyer cet appel signé à UD CGT Boulevard de l’usine 59 000 Lille

ou à Région CGT Métallurgie 1 rue Mirland 59300 Valenciennes

ou à FTM CGT case 433, 263 rue de Paris 93154 Montreuil Cedex

Ces appels seront rendus publics et transmis par nos soins à la direction générale de Toyota France, au ministre du Travail, au ministère de la Justice, au directeur départemental du travail du nord.

Blog de protestation contre la répression à Toyota :

http://stoprepressiontoyota.blogspot.fr/

vous y trouverez toutes les pièces du dossier

Traité transatlantique: PS contre Front de Gauche et écologistes

22 mai 2014 sur Médiapart |  Par Lénaïg Bredoux

À l’occasion d’un débat à l’Assemblée nationale, les socialistes ont détricoté une résolution du Front de gauche, soutenue par les écologistes, demandant la suspension des négociations sur l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis.

Le débat en est devenu surréaliste. Jeudi, les députés ont examiné une résolution du groupe Front de gauche à l’Assemblée nationale demandant la suspension des négociations sur le projet de traité de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis. Sauf que le PS a complètement dénaturé le texte, plutôt que de s’y opposer à trois jours des élections européennes.

« Le groupe Front de gauche s’est vu contraint de voter contre son propre texte. »La première phrase du chassaignecommuniqué des députés communistes et apparentés résume l’absurdité de ce qui s’est joué dans l’hémicycle jeudi après-midi. En résumé : le Front de gauche dispose chaque année d’une niche parlementaire au cours de laquelle il peut soumettre des textes au vote. Cette fois, il a choisi une résolution demandant la suspension des négociations sur l’accord de libre-échange avec les États-Unis (appelé TTIP ou TAFTA). Une position partagée par les écologistes, par une poignée d’élus de droite et par la députée FN Marion Maréchal-Le Pen.

Mais à trois jours des européennes, le PS n’a pas voulu s’opposer frontalement au texte. Il a donc choisi de multiplier les amendements pour le détricoter : exit la demande de suspension des négociations, pourtant au cœur de la résolution, ou l’exigence de retirer le mécanisme de règlement des différends, vivement contesté par les opposants au Traité (lire notre article sur le piège caché).

En commission la semaine dernière, les échanges avaient été surréalistes : la députée PS Estelle Grelier, tout sourire, avait ainsi fait adopter un « amendement dur », selon son expression, pour remplacer la suspension des négociations par « l’exercice d’une grande vigilance ». Commentaire impuissant d’André Chassaigne, député PCF en charge du texte : « Notre proposition de résolution sera un couteau sans lame qui aura perdu son manche. »

Jeudi, rebelote, dans l’hémicycle, où le PS dispose de la majorité, même si bien peu de députés ont assisté aux débats. Le Front de gauche et Europe Écologie-Les Verts (ici ou par exemple) ont bien déposé des amendements pour revenir au texte initial. En vain. La résolution se contente pour l’essentiel d’en appeler à davantage de transparence dans les négociations.

Finalement, le Front de gauche a voté contre : « Les députés socialistes ont préféré dénaturer notre texte, car ils n’assumaient pas de voter une dénonciation de la dérive libérale et atlantiste du gouvernement. » Et les écologistes ont refusé de prendre part au vote, dénonçant une « mascarade » (voir l’intervention du député EELV Jean-Louis Roumegas).

Depuis plusieurs mois, les socialistes font assaut d’ambiguïtés et multiplient les déclarations contradictoires sur le traité de libre-échange en cours de négociations. L’an dernier, les militants du PS avaient majoritairement voté pour la suspension des discussions – c’était dans le cadre de la convention Europe, sous forme d’un amendement (le n° 10), déposé par l’aile gauche du parti. Mais ces votes avaient fait l’objet d’un psychodrame incompréhensible, comme le PS en a le secret.

À l’inverse, en mai 2013, au diapason du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, les eurodéputés socialistes français avaient soutenu le mandat donné à la Commission européenne pour mener les négociations. À l’exception de trois élus de l’aile gauche Liêm Hoang-Ngoc, Françoise Castex et Isabelle Thomas qui avaient voté contre. Sauf que jeudi, à l’Assemblée, l’aile gauche du PS a fait profil bas : hormis une intervention à la tribune de la députée Nathalie Chabanne, qui s’est dite favorable à un référendum, aucun député de son courant n’a voté les amendements du Front de gauche.

image_draculaGlobalement, le PS s’est convaincu qu’un tel traité pourrait avoir des avantages pour la France, en relançant la croissance européenne, et qu’il valait mieux négocier que de s’opposer par principe.

Mais à l’approche du vote des européennes, les socialistes ont pris peur, inquiets de voir se reproduire le « syndrome du plombier polonais de 2005 », selon l’expression d’une ministre du gouvernement. En meeting, ils multiplient les critiques, jurent qu’ils seront très vigilants et soulignent que de telles négociations pourraient durer bien longtemps. Il faut « dédramatiser », insiste la secrétaire d’État au commerce extérieur Fleur Pellerin.

Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture et porte-parole du gouvernement, le dit au détour d’une conversation en listant toutes les raisons pour lesquelles un tel traité est encore bien incertain : « Aux États-Unis, Barack Obama n’a pas de majorité. D’autant moins qu’il risque de perdre les mid-terms. Par ailleurs, l’accès aux marchés publics américains est une contrepartie indispensable. Or l’État fédéral américain renvoie vers les États. Tout cela peut durer des années. »

Les chefs de file PS aux européennes se sont même fendus d’une tribune dans Le Monde pour prendre leurs distances avec les négociations en rappelant leur attachement au « juste échange ». Ils promettent également qu’ils refuseront le fameux mécanisme de règlement des différends, qui doit permettre à une entreprise privée de faire condamner un État par un tribunal de droit privé. Mais sans rappeler que la France n’a pas exigé qu’il soit exclu du mandat de négociations !

Sur le plateau de Mediapart, face à Jean-Luc Mélenchon (PG) et Emmanuelle Cosse (EELV), tous deux opposés au TTIP, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis avait aussi lâché : « Pour l’instant, c’est non. Parce qu’on ne dit pas “oui” à quelque chose qu’on ne connaît pas. » Puis : « Ce qui nous revient (des négociations tenues secrètes, ndlr), ce n’est pas acceptable. »

Sauf qu’en février, lors d’une visite aux États-Unis, François Hollande avait dit tout le contraire : « Aller vite n’est pas un problème, c’est une solution. Nous avons tout à gagner à aller vite. Sinon, nous savons bien qu’il y aura une accumulation de peurs, de menaces, de crispations. »

Traité de libre échange UE/USA un débat le 12 mai 2014 à 18h30 à Roubaix, pour informer les citoyens

ATTAC

Collectif contre l’Austérité Roubaix-Tourcoing de Roubaix

CE PROJET DE L’EUROPE

LE GRAND MARCHÉ

TRANSATLANTIQUE

EST TROP DANGEREUX !

Accepteriez-vous …

que nos marchés soient envahis par des produits à base d’ OGM, des viandes aux hormones, des poulets traités au chlore, des graines OGM imposées par la société Monsanto ?

que la Sécu, les régimes de retraite, les régimes complémentaires soient mis en grave difficulté ou démantelés par des compagnies d’assurances privées, sous prétexte de concurrence déloyale ?

que le Droit du Travail soit détruit au profit des employeurs ?

que tous les services publics : l’Éducation Nationale (écoles, collèges, lycées, universités), la Santé (hôpitaux), les transports, l’énergie, l’eau soient privatisés, soumis au profit ?

que l’État, votre région, votre ville soient attaqués par une société multinationale et doivent régler de très lourdes amendes (payables par les contribuables !), parce qu’une décision politique en faveur de la population aurait nui aux profits de cette société ? Cela se passe déjà en Amérique du Nord avec le Traité ALENA.

que l’on exploite les gaz de schiste ou de couche par fracturation hydraulique, ce qui entraîne déjà aux États-Unis de graves pollutions et l’empoisonnement de l’eau potable ?

VOUS N’Y CROYEZ PAS ? VENEZ VOUS INFORMER …

Conférence-Débat

avec Frédéric VIALE, d’Attac-France

auteur de « L’HORREUR EUROPÉENNE »

Foyer Belfort

67 boulevard de Belfort, Roubaix

Lundi 12 mai 18h30.

Depuis juillet 2013  l’accord de libre-échange TAFTA* est négocié dans le plus grand secret, en dehors de toute démocratie, par des représentants NON élus de l’Union Européenne et des États-Unis. Les sociétés multinationales et les lobbies financiers ont seuls un accès direct aux négociations et cherchent à accroître leurs profits. Le mandat de la Commission Européenne comprend le projet d’imposer

« l’élimination, la réduction ou la prévention des politiques nationales superflues ».

De plus, il est fortement envisagé de créer un tribunal privé de règlement des différends entre États et entreprises, en accordant aux entreprises le droit de porter plainte contre les États pour exiger des dommages et intérêts jusqu’à des centaines de millions de dollars ou d’euros quand une politique nationale fera obstacle à leurs profits !

C’est une remise en cause flagrante de la souveraineté des peuples à décider ses propres lois et ses normes sanitaires.

*TAFTA = Trans-Atlantic Free Trade Agreement (ou Grand Marché Transatlantique GMT)

Les bonnes raisons de STOPPER ce TAFTA :

Sécurité alimentaire

Environnement

Emploi

Santé et Retraites

Qualité de l’Eau. Énergie

Liberté et vie privée

Services publics

Culture et production artistique

Enseignement et Éducation Nationale.

GMT ou TAFTA = VRAI DANGER PUBLIC

L’UNION EUROPÉENNE NOUS TRAHIT !

REFUSONS CE MARCHÉ TRANSATLANTIQUE !

CONTACTS : 06 31 57 41 97 – 03 20 82 98 42 – attacrxtg@orange.fr

Partenaires : Attac – Front de Gauche (PCF-PG-Ensemble) – N.P.A. – MPEP – Solidaires