Ce lundi 4 novembre 2013 François Henri Pinault, parton de Kering (ex Pinault-Printemps-Redoute….) a écrit à Martine AUBRY (PS, Présidente de Lille Métropole, Maire de Lille), Pierre de SAINTIGNON (PS, 1er Vice Président du Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais), Michel-François DELANNOY (PS, 1er Vice Président de Lille Métropole, Maire de Tourcoing), René VANDIERENDONCK (PS, 1er Vice Président de Lille Métropole, Sénateur du Nord), Pierre DUBOIS (PS, Maire de Roubaix) … visiblement il a oublié Dominique Baert (PS, Député 8ème circonscription, Maire de Wattrelos) et Francis Vercamer (UDI, député 7ème circonscription) pourtant eux aussi auraient du recevoir ce courrier. Ce sont, eux aussi, des décideurs politiques.
Ce monsieur fort occupé, grand amateur d’art contemporain, doit être perturbé, alors il oublie. Ah les artistes…
Dans cette lettre il leur explique comment, en entrepreneur avisé il gère la situation avec toute l’humanité et le soucis de la survie économique de cette belle entreprise qu’est La Redoute.
Il oublie dans cette lettre de leur rappeler sont palmarès exemplaire, nous réparons ici cette erreur de communication. Car à tout Seigneur (saigneur ?) tout honneur !
Fortune personnelle : 5;9 milliards en 2004, 11 milliards en 2013.
187 % d’augmentation en 9 ans, c’est quand même bien mieux que ce qu’il a attribué comme augmentation de salaires à ses « loosers » de salariés !
1963 Création par François Pinault du Groupe Pinault, spécialisé dans le négoce de bois. 1988 Pinault SA est introduit à la Bourse de Paris. 1991 Entrée dans la distribution grand public avec la prise de contrôle de Conforama. 1992 Apparition de Pinault-Printemps, qui naît de la prise de contrôle de « Au Printemps SA », détenant également 54 % de La Redoute et de Finaref. 1994 La Redoute (6 300 salariés à ce moment là) est absorbée par Pinault-Printemps, renommé Pinault-Printemps-Redoute. En juillet, le groupe prend le contrôle de la FNAC. 1999 PPR entre dans le luxe avec l’acquisition de 42 % de Gucci Group NV. 2003 PPR cède la société Pinault Bois et Matériaux au groupe britannique Wolseley. Plans de licenciements successifs (nombre précis inconnu mais aux alentours de 1000), actuellement en vente. 2005 Pinault-Printemps-Redoute devient PPR. La même année, le fiston de François Pinault, François-Henri , en devient de PDG. 2006 PPR cède 51 % du Printemps, 300 suppressions d’emplois suivront 2007 Acquisition d’une participation de contrôle dans Puma. 2008 suppression de 700 emplois à La Redoute 2009
- vente de Surcouf à Mulliez puis liquidation 2 ans après, 600 emplois directs supprimés entre l’achat par PPR et la liquidation finale.
- plan de « départs volontaires » à Vert Baudet, combien ? Aucun chiffre connu.
2011 PPR finalise la cession de Conforama à Steinhoff International. Entre 2009 et 2013 800 suppressions d’emplois dans l’enseigne. 2012 scission de la FNAC … 600 suppressions d’emplois, qui s’ajoutent aux 800 de 2009. 2013
- PPR devient Kering.
- En février Kering encaisse 1,1 milliard d’euros en revendant Vert Baudet, Cyrillus et la partie américaine de Redcats.
- Plan de licenciement (700 minimum) de La Redoute et nouvelle filialisation (logistique)
- Movitex, dépend de Red Cats, plus connu avec son catalogue Daxon (environ 640 salariés aujourd’hui, 1300 en 2001), vente programmée dès que La Redoute est vendue. Movitex connaît aussi des « non » investissements et un désengagement depuis des années. Changement de « stratégie commerciale » tous les 2 ans. Important patrimoine foncier dans la zone industrielle de Croix-Wasquehal.
- Relais-Colis, distribution de colis, 600 salariés. Vente peut être liée à celle de Redoute ou qui se fera rapidement après celle-ci, déjà 160 licenciements probables, comme l’indique l’intersyndicale.
- Diam’s, société de mise sous pli et de mailing : 160 salariés, dépend de Red Cats, pas d’informations mais grandes inquiétudes.
Monsieur François-Henri Pinault est l’héritier de papa François, il n’est donc pas un vulgaire entrepreneur !
Son papa et lui même ont réussi le tour de force de supprimer, ou de faire supprimer par d’autres (c’est mieux pour l’image) plus de 9 400 emplois en France en 10ans. De l’art contemporain vous dis-je ! Du génie !
Continental et la famille Peugeot passeraient presque pour des amateurs face à Pinault père et fils!
D’autant qu’il n’est pas exclus que d’ici la fin 2013 ils pourraient bien ajouter plus de 3000 salariés toutes filiales comprises à leur palmarès.
Quand on pense que la mobilisation des salariés avec leurs syndicats, le soutien de la population, de militants et d’élus politiques pourrait faire capoter un si beau projet de record de France du licenciement rentable.
Quand on y pense 5,1 milliards gagnés avec 9 400 suppressions d’emplois cela fait quand même 532 000 € par tête de chômeur! De quoi payer leurs salaires et leurs retraites pendant de très longues années….
(sources de cet article : Challenge, Libération, Les Échos, Médiapart, l’Humanité, Le Figaro, syndicats CGT, Sud, CFE-CGC)