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Pour la création des Assemblées Communales de Quartier à Roubaix

A lire : La ville vue d’en bas. Travail et production de l’espace populaire

Le collectif de chercheuses et de chercheurs  qui a prit le nom de l’artiste féministe du XIXème siècle  « Rosa Bonheur » a mené une recherche ethnographique et sociologique de 2011 à 2015 dans les quartiers populaires de Roubaix. Ce travail est présenté dans le  livre « La ville vue d’en bas. Travail et production de l’espace populaire », paru en juillet 2019 aux éditions Amsterdam.Amsterdam-couv-la-ville-vue-den-bas-394x569

La médiathèque de Roubaix a prévue une présentation de cet ouvrage, disponible à son catalogue de prêt, qui sera reportée en raison de la crise sanitaire.

Nous avons décidé de vous présenter deux extraits de cet ouvrage, en espérant qu’ils vous donnent l’envie de le lire et de le partager.

Introduction page 23 :

« La construction médiatique et politique, y compris à l’échelle nationale, d’un espace relégué installe Roubaix comme une ville sous « assistance ».

Ce discours qui fait souvent référence à l’importance de la population immigrée, l’envisage sous l’angle de la délinquance, du communautarisme, voire de l’islamisation, selon un procédé de racialisation de la question sociale qui détourne l’attention de ce que vivent au quotidien les classes populaires.

Contre les représentations caricaturales que véhiculent les analyses de ce type, il nous a paru essentiel de repartir de l’expérience propre de ces classes populaires. »

Dernier paragraphe de la conclusion, pages 2014 et 2015 :

«  Cette hétérogénéité se retourne d’ailleurs parfois explicitement contre les classes populaires, en particulier quand elle est utilisée par les pouvoirs publics comme un argument pour décrédibiliser et disqualifier leurs mobilisations, au motif de leur supposé manque de représentativité.

C’est au nom de l’égalité des sexes, de la mixité sociale, de la laïcité et de la citoyenneté que sont portées des politiques sociales et urbaines qui vont, de fait, à l’encontre des intérêts matériels des classes populaires et mettent en jeu leurs conditions d’existence.

C’est au nom de ces mêmes arguments que sont disqualifiés les mobilisations populaires contre ces projets : le reproche adressé aux classes populaires concerne bien leur supposée incapacité à vivre ensemble dans la cité. Le spectre du communautarisme menace toujours d’être agité, en particulier dans les territoires ou vit, histoire coloniale et post-coloniale oblige, une forte proportion d’immigrés ou de descendants d’immigrés maghrébins.

Les classes populaires, et en particulier leurs fractions racisées, se trouvent finalement soumises à une grille de lecture culturaliste, nourrie de fantasmes sur leur supposé séparatisme, aveugle à la réalité et à la banalité des attaches communautaires et de l’homogamie comme vecteur de lien social.

Regarder la ville et le quotidien populaire d’en bas, sans jamais perdre de vue l’ensemble des rapports sociaux qui maintiennent les classes populaires dans une position matérielle et symbolique subalterne, et sans occulter les tensions et les lignes de fractures internes qui les traversent, c’est voire que celles et ceux dont on dit qu’ils ne font rien ne sont, en fait, ni plus ni moins que des travailleuses et des travailleurs. »

Avec Martha Desrumaux, un café littéraire à Roubaix !

 
Mercredi 20 novembre 2019 
de 16 h 30 à 18 h 30
 
Café littéraire au restaurant 
L’Étoile syrienne
126 bd Jean-Baptiste Lebas à Roubaix
Métro Gare-Jean-Baptiste Lebas
 
avec :
Hervé Leroy, journaliste et écrivain – comme modérateur
 Hassan Zarrou, artiste contemporain – poète
Pierre Outteryck, professeur agrégé d’histoire, écrivain 
présentera et dédicacera son livre 
 
Martha Desrumaux une ouvrière au Panthéon (2) (1)-1Je suis Martha Desrumaux, les nazis ne m’ont pas eue
 
1933-1945, douze ans de combats contre l’extrême droite 
pour la Liberté, la Paix et la Justice sociale

Nous qui habitons à Roubaix, nous souhaitons donner l’espoir d’une vie meilleure . Par Yves Zoberman

Yves Zoberman, roubaisien et récent co-auteur avec Virginie Martin dans la Revue Parlementaire de : Européennes : bien-pensants progressistes contre ennemis populistes, une dialectique politiquement faible.

auteur d’Une histoire du chômage. De l’Antiquité à nos jours.

Il est membre du Collectif à Gauche pour Roubaix. Il nous a autorisé à publier sa contribution, pour une politique municipale qui redonne espoir d’un vie meilleur à Roubaix ; participant ainsi au véritable débat de fond que méritent les roubaisiens, au delà des guéguerres politiciennes et des ambitions personnelles stériles.

Nous qui habitons à Roubaix, nous souhaitons donner l’espoir d’une vie meilleure et construire avec pragmatisme et bienveillance une communauté politique sociale et conviviale où chacun trouve sa place. Pour cela, nous souhaitons mettre en avant la solidarité indispensable pour agir ensemble, dans une cité où personne ne sera laissé pour compte, par l’intermédiaire d’un revenu minimum d’existence expérimental, avec l’aide des fonds européens. Cette ambition qui privilégie la qualité de vie comprenant une mobilité douce privilégiant les piétons, les vélos ; une animation commerciale dynamique s’appuyant sur l’éco-citoyenneté ; une végétalisation de notre cité où les espaces verts et les jardins ouvriers et citoyens constitueront le fondement de son développement. La ville sera urbaine et aimable afin d’être respectée et aimée. Vous en serez les bâtisseurs.

Reconstruire la ville

« Une ville où l’on se rencontre et on se sent bien »

Nous qui militons pour une ville qui exerce avec détermination ses responsabilité de ville attractive mais qui pense d’abord à ses habitants, notre projet entend d’abord repenser les équilibres des mobilités en favorisant tous les déplacements non polluants et l’implantation massive des espaces verts. Le développement de véhicules électriques, le renforcement du nombre de parkings relais, constitueront une priorité.

Le « Pari vélo de Roubaix », s’appuiera sur la tradition du vélo dans notre ville avec plus d’aménagements pensés pour les cyclistes, des bandes cyclables en sites propre plus nombreuses, des parcs à vélos plus sécurisés. De même il faudra écouter le désir des piétons d’être à l’aise dans leur cheminement avec notamment des trottoirs mieux et plus harmonieusement entretenus, et ce dans tous les quartiers.

Les autoroutes urbaines (notamment l’avenue de Nation Unies) qui existent aujourd’hui seront rapidement remplacées par des voies à vitesse limités à 30 km/h, comprenant des voies en site propres pour les transports en commun, les vélos où les trottoirs seront élargis pour permettre aux piétons de de mouvoir en toute sécurité et les abords végétalisés.

Nous qui voulons des quartier actifs, ouverts, nous entendons retisser, dans un projet partagé avec la MEL, les liens entre quartiers par-delà les autoroutes infranchissables en inventant de nouveaux cheminements (en imaginant de nouveaux moyens de transports collectifs (type tramway) et pourquoi pas des navettes gratuites, et très rapidement l’ensemble des transports gratuits en lien avec la MEL, en assurant une offre de service plus équilibrée notamment dans la couverture de stations VLILLE dans les quartiers, en redessinant un plan de circulation pour les vélos plus cohérent.

Nous qui portons l’exigence d’une ville plus juste et plus solidaire, nous souhaitons que la recherche d’une plus grande solidarité passant par une mixité sociale et générationnelle dans chacun de nos quartiers constitue la pierre angulaire de toute nos actions : en premier lieu, avec l’aide de fonds européens, (Fonds économique de développement régional, fonds social européen…).

La prochaine levée de fonds européens (2021-2027) propose de renforcer encore la dimension sociale de l’Union grâce à un nouveau Fonds social européen, le «Fonds social européen plus» (FSE+) et à un Fonds européen d’ajustement à la mondialisation (FEM) renforcé et plus efficace. La Commission propose également un nouveau Fonds pour la justice, les droits et les valeurs, comprenant les programmes «Droits et valeurs» et «Justice». Roubaix, ville européenne par excellente, doit pouvoir être bénéficiaire de ces fonds et représentera un élément prépondérant de notre lobbying pour faire de Roubaix une ville européenne et moderne.

Le logement et l’aménagement urbain, notamment la modernisation de toutes les friches, constituent la richesse de notre patrimoine : ils constitueront une priorité de notre action pour au moins une mandature. De plus nous multiplierons des initiatives innovantes, par exemple le développement de zones de commerces plus vivants, des centres pour artisans, pour maintenir ou créer de la richesse économique au cœur des quartiers.

Nous voulons une ville plus aérée, nous proposons de réserver de grands espaces à la nature mais aussi prévoir des espaces de proximité en équilibrant leur présence entre les quartiers, de créer de nouveaux jardins et potagers urbains, d’imaginer des cheminements verts, de recourir aux matériaux et techniques innovants pour toutes nouvelles constructions : végétalisations des façades des toitures…

Nous qui voulons vivre dans une ville plus belle et plus agréable à vivre, nous proposons qu’une attention toute particulière soit apportée à tout ce qui dans l’aménagement de l’espace public peut nuire : les nouveaux aménagements qui dans leur conception ne prennent pas assez en compte la dimension sécurité des riverains, les « trous à incivilités » type parking sauvage qui appellent des réponses rapides, l’éclairage public parfois mal adapté…

Agir pour le renouveau humain de Roubaix

Nous qui aimons Roubaix, nous voulons construire une cité où pourra se développer une démocratie de l’altérité, où chacun trouve sa place en profitant des espaces de rencontre publics au travers de lieux intergénérationnels, mais aussi des commerces accessibles, où la convivialité et le développement économique se complètent pour entrer dans une modernité économique et humaine.

Nous qui qui pensons que vivre sa ville en toute quiétude est un droit, la sécurité dans l’espace public une priorité. Pour cela tout multipliant les actions d’éducation et de prévention, nous poserons sans dogmatisme toutes les problématiques liées aux moyens humains et technologiques, par exemple la vidéosurveillance.

Nous qui souhaitons une réelle démocratie participative et une circulation de l’information, nous souhaitons que les Conseils citoyens, le Conseil roubaisien de l’Interculturalité et de la citoyenneté et le conseil consultatif de la jeunesse, qui ont aujourd’hui des pouvoirs et des moyens limités, soient modernisés afin de leur donner des moyens plus importants permettant la mise en place d’une démocratie moderne et participative. Ainsi ces conseils participeront à une instance de contrôle de l’action municipale passant par la transformation de la démocratie locale donnant un rôle renforcé des mairies de quartier.

Nous qui aimons la culture et l’éducation, nous voulons développer le concept « d’éducation zéro échec ». Cela passe par une refonte complète de nos écoles et la création de maisons éducatives dans chaque quartier. Une éducation humaine, insérée dans son siècle et fière de sa tradition passe par une politique de l’enfance fondée sur un niveau académique et culturel de qualité de nos écoles maternelles et primaires.

A l’écoute de sa spécificité, et de nos productions culturelles dans tous les domaines en puisant dans nos richesses créatives d’abord au sein de nos quartiers en fédérant l’ensemble des associations, des lieux culturels comme le Musée de la Piscine, Travail et culture et la Condition publique notamment, et des écoles.

Nous souhaitons construire une ville dynamique où le tertiaire se développe, notre ville doit être accueillante aux petites industries, cela implique la nécessaire collaboration entre la Ville, les centres de recherche universitaires et assimilées, les entreprises locales, la population, faisant de Roubaix un pôle recherche appliquée.

Les artisans au sein d’ateliers partagés, services communs, et bénéficiant de formation en alternance auront la possibilité de concevoir leur développement dans des lieux de co-working avec services communs.

Nous qui concevons la vie comme la recherche d’une plus grande diversité, nous souhaitons favoriser le développement de notre cité sur l’apport positif de chacun. Pour cela, accueillant les différences en favorisant les politiques positives, nous mobiliserons les moyens municipaux en termes d’équipements, de présence de services publics, d’éléments employant la « maintenance urbaine » (voirie, propreté). Agissant sur le logement, et sa diversité, nous inciterons à développer la richesse économique en créant une nouvelle forme de « zone franche », tout en promouvant notamment une architecture de qualité.

Nous qui aspirons à une ville plus fraternelle nous proposons de (re)créer dans chaque quartier un véritable centre où chaque habitant pourra trouver les services publics dont il a besoin mais aussi tous ces espaces communs, tous ces lieux de proximités qui favorisent la rencontre, les équipements publics, les commerces, les cafés, mais aussi les bancs publics, les jeux pour enfants. Un centre où s’imaginent de nouveaux leviers de rencontre entre les habitants par la culture, l’éducation populaire, où s’inventent et se mettent de nouveaux services adaptés à l’évolution des usages par exemple au travers du transgénérationnel.

Culture, mondialité, émancipation : en finir avec la Guerre de 500 ans

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