Archives de Catégorie: Elus

Rassembler : une question vitale !

101 Maires ont signé un courrier commun au président Macron, exigeant que 1 % des 100 milliards prévus pour juguler la crise économique et sociale soit affecté aux villes les plus pauvres et aux quartiers populaires. Ce texte a été signé par les maires issus des Républicains, d’autres soutenus par En Marche aux élections municipales, d’autres encore appartenant au P.S. et au mouvement écologiste, enfin par de nombreux maires communistes.

Cet ensemble n’est pas hétéroclite, il atteste qu’un nombre de plus en plus important d’élus met en cause les discours dominants qui qualifient la situation des quartiers populaires de difficultés et d’une façon ou d’une autre les stigmatisent. A Roubaix, Guillaume Delbart a signé ce courrier et nous nous en félicitions.

Certes, nous n’avons pas l’illusion de croire que cette lettre résout tout. Elle dénote une prise de conscience de plus en plus forte qu’une part de nos concitoyens est victime de discrimination : discrimination liée à l’argent, discrimination liée aux origines – certains diraient au faciès – discrimination liée au genre, discrimination liée aux handicaps. Beaucoup de nos concitoyens vivent à la fois plusieurs d’entre elles. Cette analyse était au cœur du programme de la liste que nous avons soutenu « Uni.e.s pour Roubaix ».

Soyons actifs et vigilants pour faire en sorte que cet appel ne sombre pas dans les méandres des parlottes ou des pseudos résolutions poudre aux yeux. La présence d’élus de terrains, entre autres les maires communistes, est pour nous une première garantie. L’intervention des associations et des gens des quartiers doit connaître une seconde.

Pour l’association Les Ami.e.s de Paul Eluard, Jean-Paul Desnoyelles, administrateur.

Pour la création des Assemblées Communales de Quartier à Roubaix

Régression et modernité

« C’est un enjeu de transparence et de démocratie. Cette réforme aura de graves conséquences. Elle brouille les finalités de l’action publique en y introduisant des finalités de rentabilité de l’entreprise privée. Par là elle accroît le risque de conflits d’intérêts. Il s’ensuit une captation de l’action publique par la finance au mépris de l’intérêt général.

Anicet Le Pors

Conférence régionale pour l’emploi territorial

Centre de gestion de la Fonction
publique territoriale



«Les agents publics de demain»

Centre départemental de gestion des des Hauts-de-France – Lille, 15 novembre 2019

Je remercie Monsieur le Président Marc Godefroy pour son invitation, Madame Mathilde Icard pour la parfaite organisation de cette rencontre et c’est avec un grand plaisir que je salue Monsieur Michel Hutiart, Président de la Fédération nationale des centres départementaux de gestion auquel me lie un compagnonnage déjà ancien et toujours chaleureux et amical.J’ai bien précisé aux organisateurs qu’ils ne pouvaient pas compter sur moi pour faire le service après vente de la loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique. Ils ont bien boulu m’en donner acte et préférer la priorité au débat. Je les en remercie. Et c’est dans cet esprit que je critiquerai l’amorce du programme qui nous a été distribué selon lequel…

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Le 7 septembre Pierre Charret sera décoré de la Légion d’Honneur,mais qui est cet homme que la République honore ?

Notre association est heureuse de relayer l’information concernant la remise de la Légion d’Honneur à monsieur Pierre Charret, le vendredi 7 septembre à 18h, dans ce haut lieu de mémoire de l’horreur nazi qu’est le Fort de Bondues, Musée et Mémorial de la Résistance.

Pierre Charret natif du limousin en 1925, d’un père ancien combattant gazé de 14-18, décédé prématurément en 1938, et d’une mère lingère infirmière qui se sacrifiera pour permettre à ses deux enfants de faire des études.

En 1936/1937 il s’intéresse à la guerre d’Espagne grâce à un oncle, militant communiste, qui convoi des camions pour la République Espagnole.

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Guernica après le bombardement

En 1942 il est reçu au concours d’entrée à l’École Normale et entre comme instituteur interne au Lycée de Gueret.  Cette année là, sous l’impulsion d’un de ses oncles, le Parti Communiste clandestin se réorganise, la résistance se développe, des maquis Francs Tireurs et Partisans s’organisent dans la région. Les déraillement de trains de marchandise sur la ligne Paris-Toulouse se multiplient, désorganisant la machine de guerre nazie, et provoquant la répression de la police française aux ordre de Pétain, puis de l’occupant après l’invasion de la « zone libre ».

Durant l’été 1943, Pierre et d’autres camarades normaliens aident discrètement les maquis. A la rentrée scolaire ils organisent un groupe de FTP armé, le groupe « René Lafarge » du nom d’un normalien fusillé par les nazis à Dijon.

Tout en poursuivant leurs études ils organisent clandestinement la récupération et le transport d’armes et d’explosifs, de cartes d’alimentation, de vêtements et de chaussures pour les maquisards, des sabotages ; jusqu’au débarquement de juin 1944 ou ils rejoindront le maquis.

Durant les combats de la libération, la responsabilité du  groupe FPT de Mouchet (Indre) sera confié à Pierre, alors que la région est marquée par les massacres commis par la tristement célèbre division « Das Reich ».

A la libération il est homologué sous lieutenant FFI et s’engage jusqu’à la fin de la guerre. Après une formation à l’école militaire de Saint Maxent il rejoint le 13éme Régiment d’Infanterie qui combattra sur le front de La Rochelle, jusqu’au 8 mai 1945.

Démobilisé à l’automne 1945, il rejoint sa promotion à l’École Normale de Moulins, puis prend un poste d’instituteur  dans la Creuse.

En 1946 il épouse Lucienne, membre de l’Union des Femmes Françaises, qu’il a rencontrée à Saint Maxent, ou elle était réfugiée. C’est le début d’une vie militante partagée, de la Creuse vers le Nord, ou ils seront tous deux membres de la direction départementale du PCF. Après la naissance de leurs deux enfants, Lucienne reprendra courageusement ses études pour devenir infirmière en pédiatrie à l’Hôpital de la Fraternité à Roubaix, puis à Blanchemaille, pour enfin terminer sa carrière comme cadre infirmière au centre de gériatrie du Molinel, à Wasquehal.

En 1977, le couple fête la victoire de la gauche unie aux élections municipales de Wasquehal. Pierre devient adjoint au maire à la petite enfance et aux personnes âgées. Il marquera la commune par ses réalisations dans le domaines des mini-crêches et des foyers logements.

Pierre assure longtemps des responsabilités militantes, comme secrétaire de la section PCF de Croix-Wasquehal et au Syndicat National des Instituteurs, dont il est l’un des responsables départementaux.

L’heure de la retraite sonne enfin. Mais y a t-il vraiment une retraite pour les militants sincères de la cause humaine?

Pierre poursuivra donc son engagement pour transmettre aux jeunes générations les valeurs républicaines, humanistes, et les combats qu’il a mené pour leur défense. C’est par des conférences et des rencontres dans les établissement scolaires qu’il poursuivra son engagement, avec l’appui de ses camarades résistants au sein de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR), dont il fut longtemps un dirigeant national.

Honneur à toi Pierre, la République et les militants humanistes te sont éternellement redevables.

Les partis : une exigence morale et démocratique!

 

Les 9 et 10 juillet 1940, devant un Parlement croupion, amputé des députés communistes, pourchassés car ils étaient restés fidèles à leur engagement, et de députés, entre autres Jean Zay, désireux de partir un Afrique pour maintenir en vie la République face à l’envahisseur nazi, Laval et à travers lui Pétain, stigmatisait le rôle des parties et abattait la République.

Certes la période n’est pas identique ; mais aujourd’hui les attaques directes et indirectes contre les partis choquent l’esprit républicain. Tout est bon pour dévaloriser, mépriser, stigmatiser l’engagement partisan : lancement de façon publicitaire de sauveurs suprêmes, mépris des engagements pris en public, déloyauté et oubli de la fidélité.

Tout ceci accroît la crise morale et intellectuelle de notre société, favorise les ambitions personnelles, les tentations antidémocratiques quel que soit le discours tenu.

Historien et citoyen, je ne peux que souscrire à la mise en garde solennelle faite par Alain Bocquet, député-maire de Saint-Amand-Les-Eaux le 25 février 2017 à Marly

Pierre Outteryck

Professeur agrégé d’histoire

« L’article 4 de notre Constitution décrète que « Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage » ; et que la loi garantit leur participation équitable à « la vie démocratique de la Nation ».

Prenons-y garde dans ces temps délétères où tout concourt au dénigrement de l’action politique, au rejet des partis que simultanément, trop de démarches à gauche comme à droite, tendent à réduire à la fonction d’écuries présidentielles. Soyons en garde à propos de cette nouvelle mode des hommes ou femmes providentiels affublés de l’étiquette « anti système » et qui sont les purs produits de ce système. Ils s’en accommodent aisément et veulent secrètement le perpétuer. Tout changer, pour que rien ne change c’est bien connu !

Ces dérives et la personnalisation outrancière de la politique sont un danger pour notre démocratie. L’expérience que j’ai pu en acquérir me conduit à ressentir et à dénoncer cet appauvrissement considérable de la réflexion, du discours et du débat politiques. Notre peuple, les peuples ont tout à y perdre.

La soumission des gouvernements à la puissance des multinationales et des marchés, la domination de la finance qui a pris tous les leviers de commande dans la marche du monde, menacent de priver les citoyens de tout repère et de les spolier de tout espoir de changement.

Jamais l’écart entre les plus riches et l’immense majorité de l’humanité n’a été aussi considérable et aussi flagrant. Porteuses d’injustices et de désespérances, ces errances s’accompagnent de la montée de périls extrémistes et d’une radicalisation qui nourrit les terrorismes.
S’il n’y a pas de fatalité à ce mouvement du monde, il est clair cependant que l’engagement politique et l’existence de partis politiques représentent un enjeu chaque jour plus crucial pour rompre avec les logiques mortifères à l’oeuvre.  »