Archives mensuelles : juin 2013

Portraits de roubaisiens : Marc Pennin, assassiné par les nazis en 1944

Marc PENNIN

Un gars toujours gai et souriant, un héros de l’indépendance nationale.martyrs

Né en 1903 à Louvigny-Quesnoy. En 1931 il adhère au Parti Communiste, puis devient secrétaire de la section du « Secours Rouge » (qui se transformera plus tard en Secours Populaire) et s’investit dans l’aide aux combattants antifascistes en Espagne.

Il se distingue par son intense activité pour soutenir les militants espagnols et les brigades internationales, qui affrontent le fasciste Franco.

Après la victoire ouvrière qui fait suite aux grèves de 1936 il est élu secrétaire du Syndicat du Bâtiment. Il est également élu membre du secrétariat du Parti Communiste de Roubaix.

Penin MarcEn septembre 1939 il est mobilisé, c’est la drôle de guerre,  la soumission de Pétain, puis la captivité.  Il est rapatrié en 1941 et reprend son activité militante politique et patriotique à Roubaix, en zone interdite…

A Roubaix, comme dans toute la France la police française c’est mise au service de l’envahisseur nazi. C’est elle qui renseigne la Gestapo. Marc PENNIN sera arrêter à peine six semaine après son rapatriement. Il est emprisonné à Lille puis transféré à la citadelle humide de Huy en Belgique. C’est par cette citadelle que transiteront tout  les mineurs et les ouvriers du Nord Pas-de-Calais qui s’opposeront aux nazis par les gréves et les sabotages.

A partir de mai 1942, sa famille et ses camarades n’ont plus de nouvelles. Silence !

Après la guerre ils apprendront que déporté au camp de Mauthausen en Autriche, il est mort épuisé par le travail forcé dans une carrière en décembre 1944.

Honneur à Marc PENNIN

Aucune rue de Roubaix ne porte son nom.

Nous tenons à remercier William et Bernard ainsi que JC-W auteur d’une série d’articles honorant les résistants roubaisiens dans le journal Liberté en 1958.

Sans eux cet article n’existerai pas.

Tribune :  » Si la jeunesse est prioritaire, regardons-la en face »

Les dirigeants des principales Fédérations Françaises d’Éducation Populaire, les principaux chercheurs – sociologues français spécialisés dans la jeunesse ont publié dans Libération du 21 juin 2013 une tribune pour la sauvegarde de L’Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire, déjà mis à mal par le gouvernement Sarkozy-Fillon :

« Si la jeunesse est prioritaire, regardons-la en face »éducpop

  A l’heure où 23% des jeunes sont en situation de pauvreté, où près de 20% d’entre eux sont touchés par le chômage, où l’âge du premier CDI est autour de 27 ans, et que les inégalités entre jeunes se creusent, le gouvernement s’apprête à officialiser le démantèlement du seul établissement public spécialisé sur ces questions, l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP, par ailleurs déjà fragilisé en 2009 par la RGPP). Malgré un discours qui se voudrait rassurant, la réaffectation d’une partie de son personnel dans une sous-direction « études » interne au ministère en charge de la jeunesse signe la fin de cette institution historique, de cet établissement pourtant reconnu depuis 60 ans comme acteur et ressource en matière de compréhension de la jeunesse et des politiques de jeunesse.
L’INJEP est un lieu unique, tant pour le monde de la recherche, pour l’administration, pour les professionnels de jeunesse que pour les acteurs associatifs : ni laboratoire CNRS, ni département universitaire, l’établissement entretient en effet une relation de proximité avec le monde académique tout en multipliant les articulations et les passerelles avec celui de l’action et de la décision publiques. Grâce à une gouvernance partagée (un conseil scientifique composé de chercheurs et un conseil d’administration rassemblant des personnalités comme des représentants des collectivités et des mouvements de jeunesse), l’INJEP opère à l’interface de ces milieux : il facilite les échanges, les rencontres, la confrontation des questionnements et le transfert des compétences et des connaissances d’un monde vers l’autre. Il interagit dans l’espace que les institutions européennes en charge des politiques jeunesse décrivent comme « triangle magique : researcher, policy maker and youth worker (recherche, décideurs politiques, acteurs de terrain) ».

educpop2Ce positionnement, sans équivalent à l’échelle hexagonale, permet à des décideurs, des professionnels, des élus locaux et des responsables associatifs de s’approprier les travaux scientifiques, et aux acteurs de terrain d’interpeller les chercheurs. Espace de rencontres et d’échanges, il facilite l’élaboration de problématiques de recherche en phase avec l’actualité et la demande sociale. Ces travaux ont largement contribué à la professionnalisation et à l’adaptation des métiers des professionnels de jeunesse, que les projets éducatifs territoriaux vont bientôt mobiliser en nombre. Ils alimentent une boite à outils de principes et d’instruments que les élus et décideurs des politiques jeunesses utilisent aujourd’hui quotidiennement.

L’indépendance, l’autonomie administrative et la gouvernance partagée ont rendu ces réalisations possibles. A présent, la jeunesse, portée au coeur des préoccupations politiques dans un contexte de crise, va devoir tirer un trait sur cette exigence au fondement d’un travail de recherche et d’une expertise non partisane.

Il s’agit là d’une erreur politique majeure qui hypothèque l’avenir des politiques de jeunesse, de ses professionnels et militants, et la connaissance scientifique neutre et objective de la situation des jeunes. Elle va à contresens des engagements du Gouvernement de faire de la jeunesse sa priorité.

Cette perspective va aussi à contresens des objectifs de la Commission européenne visant à développer « une meilleure connaissance de lafaujour jeunes jeunesse ». Nombre de pays européens ont déjà compris l’intérêt et l’utilité d’observatoires de jeunesse nationaux autonomes. L’Allemagne s’est ainsi dotée avec le Deutsche Jugend Institut (DJI) d’un puissant outil de veille, d’observation et d’évaluation, ce dernier bénéficiant d’un statut d’établissement public sous la tutelle du ministère en charge de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse. Il est vital, pour la connaissance comme pour l’action, qu’existe en France une institution qui se positionne à la croisée de ces différents acteurs et niveaux d’intervention, qui produise et recueille des données fiables, les capitalise, les compare, les interprète et les rende disponibles au plus grand nombre.

Pour toutes ces raisons, chercheurs, universitaires et experts, qui consacrent leurs travaux à une meilleure connaissance des jeunes, de leur situation et des politiques de jeunesse s’alarment. Décideurs politiques, cadres associatifs et acteurs de terrain qui conçoivent et mettent en oeuvre les politiques de jeunesse tiennent également à alerter le Gouvernement et l’opinion publique. Pour répondre aux inquiétudes et aux malaises des jeunes, l’élaboration des politiques en phase avec leurs besoins exige une vraie connaissance de leur place dans la société, de leurs modes de vie, de leurs représentations et de leurs valeurs.

Aussi, si la jeunesse reste la priorité du gouvernement, l’intérêt général appelle au renforcement d’un INJEP autonome dans ses missions, partagé dans sa gouvernance au service de tous et non sa réduction à un service du seul ministère à l’heure où décentralisation et dialogue civil sont à nouveau à l’agenda politique.

Premiers signataires de la tribune :
Abonneau G., Président de la FF MJC
Andrieu P.J., Ancien délégué interministériel à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes (DiiJ)
Augustin JP., géographe, Université Bordeaux III
Bertrand P., directeur du CRIJ Rhône Alpes
Besse L., historien, IUT de Tours
Brechon P., professeur de science politique, IEP Grenoble
Bretesche de la A., Président COFAC (coordination des fédérations des associations de culture et de communication)
Coly B., Secrétaire général MRJC
Cordazzo P., démographe, université Strasbourg
Costa-Lascoux J., directrice de recherche CNRS, CEVIPOF
Curraize de Y., économiste, Université Paris Descartes
Deschamps F. (ancien Président de la Fédé nationale des directeurs culturels des collectivités)
Douard O., sociologue, directeur du LERIS
Dubet F., sociologue, EHESS, Université Bordeaux 2
Enel F. (Vérès consultants)
Favey E., Secrétaire général adjoint de la Ligue de l’enseignement
Fuchs J., historien, Université Bretagne occidentale
Galland O., sociologue, GEMASS-CNRS
Gaviria S., sociologue, IUT du Havre
Gille J.P, Président de l’union nationale des missions locales (UNML)
Hazan JJ., ancien président FCPE
Heckel B, comité national de liaison des associations de prévention spécialisée
Lapeyronnie D., sociologue, université Paris-Sorbonne – GEMASS
Lebon F., chercheur en sciences de l’éducation, Université Paris Est Créteil
Lima L., sociologue au CNAM, LISE
Linares de C., sociologue
Loncle P., titulaire de la chaire de recherche sur la jeunesse, EHESP
Martinet M-P, secrétaire générale du Planning Familial
Marquaille B., conseiller régional Ile de France
Meirieu P., Vice-président du Conseil régional Rhône-Alpes
Muxel A., directrice de recherche au CNRS, CEVIPOF
Paris C., Directeur général de l’AFEV
Peugny C., sociologue, Université Paris 8, CRESPPA-CNRS
Redjimi G., sociologue
Santelli E., chargée de recherche CNRS, Université Lyon
Singly F.de, sociologue, CERLIS-CNRS
Tartakowsky P., président de la Ligue des droits de l’Homme
Tiberj V., sociologue, Sciences Po Paris
Van de Velde C., sociologue de la jeunesse
Vanneroy C., déléguée générale d’ANIMAFAC
Vialon L., direction des activités sportives et éducatives, UCPA
Vulbeau A., chercheur en sciences de l’éducation, Université Paris Ouest Nanterre
Zaibi N., vice-présidente du Conseil régional de Bourgogne

Conférence sociale : les propositions claires et courageuses de la CGT

Vous trouverez ci dessous l’intervention de Thierry Lepaon à l’ouverture de la Conférence Sociale, vous pouvez également suivre en direct l’évolution des débats en cliquant ici

Conférence sociale 20 et 21 juin 2013

Rencontre avec le Président de la République 
Intervention de Thierry LEPAON, Secrétaire général de la CGT

Monsieur le président de la République,

Vous allez ouvrir cette deuxième conférence sociale dans un contexte qui s’est fortement dégradé depuis un an. Je saisis donc l’invitation que vous nous faites de donner une appréciation globale de la situation économique et sociale. L’Europe est en récession et les politiques d’austérité qui font à la fois la preuve de leur injustice sociale et de leur inefficacité économique continuent d’être à l’ordre du jour.

Les recommandations que vient de faire la Commission européenne pour la France dans le cadre du programme de stabilité vont affaiblir europe nationaledavantage le potentiel de croissance économique et, par là même, les revenus et rentrées fiscales. Elles mènent la France comme l’Europe dans une impasse économique et sociale.

Le sentiment de devoir céder une fois de plus aux injonctions de Bruxelles ouvre la porte à des postures nationalistes dangereuses.

Il faut au contraire développer une nouvelle stratégie européenne basée sur la création d’emplois de qualité pour relancer la croissance. De ce point de vue, la tenue d’une table ronde sur la relance de l’Europe sociale est une excellente initiative.

En France, la consommation des ménages affiche des reculs historiques. Les chiffres du chômage sont alarmants avec 1000 chômeurs de plus par jour. L’économie française continue de détruire des emplois.

Pour la première fois, les pensions des jeunes retraités sont inférieures à celles des générations précédentes. Les jeunes attendent en moyenne 28 ans pour obtenir leur premier CDI. L’inquiétude des salariés face à l’avenir renvoie à cette question : quand cette spirale infernale va-t-elle s’arrêter ?

Cette situation appelle à arrêter les coupes budgétaires dans les dépenses publiques, à prendre des dispositions urgentes d’augmentation des salaires et de l’investissement, en faveur d’une croissance et d’emplois durables.

Il y a un an, Monsieur le président de la République, en ouverture de la grande conférence sociale, vous placiez l’emploi comme la première des priorités. Vous preniez l’engagement d’une capacité d’action de l’Etat face aux plans sociaux. Vous annonciez le début d’un processus nouveau et la mise en chantier de solutions nouvelles.

Le bilan que nous faisons de la période qui s’est écoulée depuis cette première conférence sociale est très mitigé.

Malgré quelques points positifs mis en œuvre dans le cadre de la feuille de route, comme la création de la Banque Publique d’Investissement ou des avancées sur les questions d’égalité professionnelle, aujourd’hui, c’est la déception qui domine. Dans le contexte d’incertitude face à l’avenir, les salariés, les chômeurs, les retraités, les jeunes attendent aujourd’hui des réponses et des résultats concrets.

Nous attendons de cette conférence sociale qu’elle soit en phase avec la réalité du monde du travail.

Nous attendons de ce gouvernement, élu pour mettre en œuvre le changement, qu’il porte des ambitions et un sens politique en faveur du progrès social, de la solidarité, de la coopération et d’une relance économique basée sur la réponse aux besoins sociaux.

Les préoccupations du monde du travail portent sur deux thématiques centrales : l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux, et l’emploi.

salairesLa première remarque que nous avons faite dans le cadre de la préparation de cette conférence sociale est que l’emploi et les salaires sont les deux seuls sujets qui ne font pas l’objet de tables rondes.

Alors que l’augmentation des salaires est une préoccupation prioritaire pour les salariés et une nécessité pour relancer l’économie, il n’y a plus aujourd’hui en France, de lieu pour discuter des salaires de façon interprofessionnelle.

Concernant l’emploi, c’est d’un grand plan d’action dont nous avons besoin aujourd’hui. L’inversion de la courbe du chômage ne pourra pas se faire en mobilisant les outils existants, mais nécessite de trouver de nouveaux leviers pour renouer avec la croissance.

La CGT se présente à cette conférence sociale dans un état d’esprit constructif et offensif.

Nous ferons des propositions concrètes dans chacune des tables rondes avec comme objectif : la création d’emplois stables, l’augmentation des salaires et des pensions, la conquête de nouveaux droits et une sécurisation sociale professionnelle pour les salariés.

Nous ferons des propositions de financement des mesures que nous avançons.

Pour apporter des réponses concrètes ambitieuses pour le développement social et économique, il est nécessaire d’abord de faire le bon diagnostic de la situation.

Nous ne considérons pas cet exercice comme une formalité. La démarche comptable qui prévaut dans la stratégie des entreprises comme dans les politiques publiques, s’appuie sur deux hypothèses erronées. La première est que la seule façon d’équilibrer un budget serait d’agir sur les dépenses.

Or, dans un budget, il y a les dépenses et les ressources. Nous proposons d’agir sur les ressources.

C’est l’enjeu essentiel du financement de notre protection sociale et de notre système de retraite.

La deuxième est de considérer le travail comme un coût qui handicaperait la compétitivité des entreprises.

Lorsque les salariés passent la porte de leur entreprise ou de leur administration, ils ne se considèrent pas comme un coût pour la société.

Ils ont le sentiment avant tout de faire un travail utile.

Nous considérons au contraire que c’est la valorisation du travail, sa reconnaissance et l’ambition des salariés de faire un travail de qualité qui permettra de sortir durablement de la crise. Nous ferons d’ailleurs des propositions sur les questions d’organisation du travail, d’égalité professionnelle et de droit d’expression des salariés.

Il faut également qu’à l’issue de cette conférence, soit décidé un plan d’ampleur pour la formation des salariés en place et des demandeurs d’emploi.richespauvres

Notre analyse est que ce n’est pas la rémunération du travail qui handicape le développement des entreprises, c’est au contraire le surcoût du capital. Des économistes chiffrent le surcoût de la rémunération du capital à 100 milliards d’euros par an pour les entreprises françaises, une somme considérable qui fait défaut au financement de l’investissement productif, à l’emploi et aux salaires. Aujourd’hui, il y a deux fois plus d’argent qui va à la finance qu’à l’investissement, alors que c’était l’inverse au début des années 80.

La masse salariale a baissé de plus de 6 points dans la valeur ajoutée en 30 ans.

C’est cela le problème essentiel des entreprises.

La diminution du taux de marge des entreprises, qui ne concerne d’ailleurs pas toutes les entreprises ni tous les secteurs, n’explique pas l’insuffisance d’investissement des entreprises, ainsi que nous le montrent les périodes passées.

dividendesIl est nécessaire de disposer d’un observatoire qui permette d’évaluer comment sont réparties les richesses produites par le travail : quelle part va à la rémunération du travail dans sa globalité, y compris la protection sociale, quelle part va à la rémunération du capital, quelle part à l’investissement productif, et comment évoluent les lignes entre ces différentes composantes.

Se focaliser sur le coût du travail pour expliquer la perte de compétitivité conduit à exonérer les grands groupes de leurs responsabilités, y compris ceux maîtrisés par l’Etat. La stratégie financière des groupes et le déficit de financement de la recherche, publique comme privée, sont durablement un handicap pour notre développement industriel.

Nous considérons que l’Etat ne joue pas son rôle en restant le plus souvent spectateur dans la disparition de secteurs stratégiques de l’industrie. Il faut que les outils de l’action publique permettent de réindustrialiser notre économie. Là encore, des mesures concrètes peuvent être prises. C’est la condition nécessaire pour créer les emplois d’aujourd’hui et de demain.

Nous ferons des propositions précises.

Un changement de cap est aussi à opérer dans les politiques d’aides publiques aux entreprises. Il est totalement anormal d’attribuer des aides financières publiques aux entreprises, quelle que soit la santé économique de l’entreprise. On est passé d’une politique d’aide aux entreprises qui ont en besoin à une politique de droit des entreprises à disposer de l’argent public sans avoir de comptes à rendre. Le moins que l’on puisse dire est que l’efficacité de ces aides en matière de création d’emplois n’est pas démontrée.

L’engagement pris en 2012 d’une évaluation contradictoire des aides pour juger de leur pertinence en termes de développement économique et d’emploi reste à tenir, y compris pour le CICE.

La CGT demande la mise en place d’une commission nationale de bilan tripartite.

L’argent pour reconnaître les qualifications, augmenter les salaires, les pensions et les minima sociaux et financer notre système de protection sociale existe bel et bien, il faut réorienter son utilisation.

En amon67anst de cette conférence sociale a été présenté le rapport de Yannick MOREAU concernant l’avenir des retraites. Les pistes retenues par ce rapport éliminent d’emblée deux objectifs essentiels pour les salariés : augmenter les droits des salariés et retraités, et s’appuyer sur d’autres sources de financement de la protection sociale.

La CGT propose deux pistes dont aucune n’a été explorée : augmenter l’assiette des cotisations en faisant contribuer les revenus financiers, substituer aux exonérations de cotisations actuelles une modulation des cotisations en fonction du rapport masse salariale sur valeur ajoutée, et en fonction de la politique d’emploi et de salaire pratiquée par l’entreprise.

L’allongement de la durée de cotisation, outre qu’elle réduit les droits des salariés à la retraite est un non- sens dans un contexte de fort taux de chômage des jeunes et des seniors. Ce serait une réforme contre l’emploi. La sous-indexation des salaires portés au compte est une mesure encore jamais envisagée qui est extrêmement grave. Si elles étaient retenues, les différentes pistes proposées obéreraient durablement la confiance des jeunes générations dans la solidarité du système.

Comment dans ces conditions affirmer vouloir assurer sa pérennité ? Pour redonner confiance dans notre système de retraites, nous proposons le retour de l’ouverture des droits à 60 ans avec un taux de remplacement à 75%, la prise en compte des années d’études et un départ anticipé avant 60 ans pour les salariés ayant effectué des travaux pénibles.

Enfin, dernier point, vous le savez, le syndicalisme français et européen tient beaucoup au dialogue social comme moyen de la négociation.

Mais pour que la négociation débouche sur un véritable progrès social, elle ne peut être soumise en permanence aux surenchères du patronat : le droit à la négociation collective doit être élargi, démocratisé et conduire à des avancées sociales pour les salariés.

Nous n’avons pas seulement besoin de dialogue social, nous avons besoin d’une véritable démocratie sociale.

Nombre de salariés, notamment dans les PME et TPE n’ont pas les moyens de faire entendre leurs revendications auprès des employeurs. Les salariés des TPE ont voté pour des sigles, il faut maintenant qu’ils puissent mettre des visages et des noms sur leurs représentants dans des commissions paritaires disposant de réelles prérogatives.

Les salariés ont besoin de nouveaux droits, notamment : 
- Les droits d’une véritable intervention sur les choix stratégiques des entreprises avec l’obligation de prendre en compte les propositions des représentants des salariés, alternatives aux choix de gestion et aux licenciements ; 
- Des droits de regard de leurs représentants dans les territoires pour qu’ils puissent exercer un contrôle, un suivi et une évaluation des aides publiques aux entreprises.

Les droits existants doivent être confortés, comme par exemple la juridiction prud’homale et la possibilité pour les salariés d’élire leurs représentants propres à cette juridiction à partir d’élections spécifiques.

Nous considérons le développement de la démocratie sociale comme une condition de sortie de crise.

Comprendre le fascisme pour mieux le combattre : le 22 juin à Roubaix, Cinéfiesta : « La Vague »

A l’heure du retour des assassinats fascistes, du retour des ratonnades, de la banalisation des idées fascistes et islamophobes, de l’instrumentalisation des Roms, une initiative salutaire d’Éducation Populaire :

Samedi 22 juin 2013

à L’Espace Paul Eluard 183 Grand Rue à Roubaix

à l’initiative des Jeunes Communistes de Roubaix

Soirée Cinéfiesta

Au programme : la projection du film « La Vague » de Dennis Gansel.

Réalisé en 2008 et très librement inspiré de « La Troisième Vague », le film décrit une étude expérimentale d’un régime autocratique, menée par un professeur d’histoire.

● Début de la projection vers 17h30/18h !

● Petite restauration et buvette à prix démocratiques sur place !

Lybie, Mali, Syrie : Contre la guerre s’informer, s’unir, se mobiliser

A l’initiative du Front Uni des Migrations et des Quartiers Populaires

et du Mouvement des Jeunes Communistes du Nord

Jeudi 20 juin 19h à la Nouvelle Bourse du Travail à Fives

Conférence débat :

Lybie, Mali, Syrie… le retour des guerres coloniales!

Contre la guerre : s’informer, s’unir, se mobiliser

Animée par Michel Collon, journaliste et écrivain belge,

collectif Investig’Action

Saïd Bouamama, sociologue,

Front Uni des Migrations et des Quartiers Populaires

La France dirigée par François Hollande vient de décider de maintenir 30 000 militaires français dans ce pays,pour une durée indéterminé. uraniumPourtant, initialement, l’intervention militaire française (c’est-à-dire la guerre) devait être courte puisqu’elle était censée combattre le danger «islamiste ».

En Syrie, la diplomatie française est en première ligne pour exiger une nouvelle intervention militaire pour soutenir les opposants à Assad. Aprèsl’Irak, l’Afghanistan et la Libye, des sommes énormes sont investies par le gouvernement français pour des aventures militaires, alors que le même gouvernement appelle à la réduction de la dette publique, à l’austérité et à se serrer la ceinture.lybie