Archives de Catégorie: Portaits

Avec Martha Desrumaux, un café littéraire à Roubaix !

 
Mercredi 20 novembre 2019 
de 16 h 30 à 18 h 30
 
Café littéraire au restaurant 
L’Étoile syrienne
126 bd Jean-Baptiste Lebas à Roubaix
Métro Gare-Jean-Baptiste Lebas
 
avec :
Hervé Leroy, journaliste et écrivain – comme modérateur
 Hassan Zarrou, artiste contemporain – poète
Pierre Outteryck, professeur agrégé d’histoire, écrivain 
présentera et dédicacera son livre 
 
Martha Desrumaux une ouvrière au Panthéon (2) (1)-1Je suis Martha Desrumaux, les nazis ne m’ont pas eue
 
1933-1945, douze ans de combats contre l’extrême droite 
pour la Liberté, la Paix et la Justice sociale

Le 7 septembre Pierre Charret sera décoré de la Légion d’Honneur,mais qui est cet homme que la République honore ?

Notre association est heureuse de relayer l’information concernant la remise de la Légion d’Honneur à monsieur Pierre Charret, le vendredi 7 septembre à 18h, dans ce haut lieu de mémoire de l’horreur nazi qu’est le Fort de Bondues, Musée et Mémorial de la Résistance.

Pierre Charret natif du limousin en 1925, d’un père ancien combattant gazé de 14-18, décédé prématurément en 1938, et d’une mère lingère infirmière qui se sacrifiera pour permettre à ses deux enfants de faire des études.

En 1936/1937 il s’intéresse à la guerre d’Espagne grâce à un oncle, militant communiste, qui convoi des camions pour la République Espagnole.

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Guernica après le bombardement

En 1942 il est reçu au concours d’entrée à l’École Normale et entre comme instituteur interne au Lycée de Gueret.  Cette année là, sous l’impulsion d’un de ses oncles, le Parti Communiste clandestin se réorganise, la résistance se développe, des maquis Francs Tireurs et Partisans s’organisent dans la région. Les déraillement de trains de marchandise sur la ligne Paris-Toulouse se multiplient, désorganisant la machine de guerre nazie, et provoquant la répression de la police française aux ordre de Pétain, puis de l’occupant après l’invasion de la « zone libre ».

Durant l’été 1943, Pierre et d’autres camarades normaliens aident discrètement les maquis. A la rentrée scolaire ils organisent un groupe de FTP armé, le groupe « René Lafarge » du nom d’un normalien fusillé par les nazis à Dijon.

Tout en poursuivant leurs études ils organisent clandestinement la récupération et le transport d’armes et d’explosifs, de cartes d’alimentation, de vêtements et de chaussures pour les maquisards, des sabotages ; jusqu’au débarquement de juin 1944 ou ils rejoindront le maquis.

Durant les combats de la libération, la responsabilité du  groupe FPT de Mouchet (Indre) sera confié à Pierre, alors que la région est marquée par les massacres commis par la tristement célèbre division « Das Reich ».

A la libération il est homologué sous lieutenant FFI et s’engage jusqu’à la fin de la guerre. Après une formation à l’école militaire de Saint Maxent il rejoint le 13éme Régiment d’Infanterie qui combattra sur le front de La Rochelle, jusqu’au 8 mai 1945.

Démobilisé à l’automne 1945, il rejoint sa promotion à l’École Normale de Moulins, puis prend un poste d’instituteur  dans la Creuse.

En 1946 il épouse Lucienne, membre de l’Union des Femmes Françaises, qu’il a rencontrée à Saint Maxent, ou elle était réfugiée. C’est le début d’une vie militante partagée, de la Creuse vers le Nord, ou ils seront tous deux membres de la direction départementale du PCF. Après la naissance de leurs deux enfants, Lucienne reprendra courageusement ses études pour devenir infirmière en pédiatrie à l’Hôpital de la Fraternité à Roubaix, puis à Blanchemaille, pour enfin terminer sa carrière comme cadre infirmière au centre de gériatrie du Molinel, à Wasquehal.

En 1977, le couple fête la victoire de la gauche unie aux élections municipales de Wasquehal. Pierre devient adjoint au maire à la petite enfance et aux personnes âgées. Il marquera la commune par ses réalisations dans le domaines des mini-crêches et des foyers logements.

Pierre assure longtemps des responsabilités militantes, comme secrétaire de la section PCF de Croix-Wasquehal et au Syndicat National des Instituteurs, dont il est l’un des responsables départementaux.

L’heure de la retraite sonne enfin. Mais y a t-il vraiment une retraite pour les militants sincères de la cause humaine?

Pierre poursuivra donc son engagement pour transmettre aux jeunes générations les valeurs républicaines, humanistes, et les combats qu’il a mené pour leur défense. C’est par des conférences et des rencontres dans les établissement scolaires qu’il poursuivra son engagement, avec l’appui de ses camarades résistants au sein de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR), dont il fut longtemps un dirigeant national.

Honneur à toi Pierre, la République et les militants humanistes te sont éternellement redevables.

À Bruno, mon camarade, mon ami et pour tout cela mon frère…

À Bruno, mon camarade, mon ami et pour tout cela mon frère…

Ce matin, dans le train entre Paris et Lille… un coup de fil…

Je reste abasourdi. Bruno vient de nous quitter.

Bruno, ton sourire… et je devinais tes yeux pétillants de malice quand tu venais vers moi à nos réunions. Toujours une blague, un bon mot au coin des lèvres… Provocateur tu me disais : «  je suis un social-démocrate ! » et c’est exact, tu étais un véritable social-démocrate. Pas un social-libéral, un mollasson, mais un militant pétri de valeurs, d’intelligence et d’humanité.

Tu faisais beaucoup et tu en parlais peu, parfois une confidence me permettait de mesurer la qualité et la dimension de tes actions.

Nous étions côté à côte pour la promotion et la défense de la laïcité. Une laïcité sans rivage, sans compromis, et pour cela sans dogmatisme et sectarisme.

Je me souviens de notre petite réunion à l’Espace Éluard. Médecin, tu nous parlais sans détour des difficultés que connaît l’hôpital aujourd’hui pour accueillir les patients issus des milieux populaires. Quelle belle réunion !

À toi ma chère Catherine, à vos enfants.

Toute ma Fraternité.

Pierre Outteryck

Président de l’association Espace Éluard

Secrétaire de la cellule PCF de Roubaix

Pete Seeger nous a quitté, au revoir camarade.

Pete Seeger est né en 1919, chanteur folk contestataire il fut un compagnon de route de  Woody Guthrie  avec qui il fonde les Almanac Singers, groupe de chansons militantes pour les syndicats du CIO.

En 1950, il fonde le groupe The Weavers, qui jouera un rôle déterminant dans l’éclosion du courant du folksong protestataire.

Pete Seeger quitte ensuite le groupe et effectue de nombreuses tournées dans tout le pays, seul avec son banjo, et enregistre des centaines de titres.

Lors de l’éclosion de la génération folk dans les années soixante, il fait figure de grand frère pour tous les jeunes artistes qui émergent à cette époque, comme Joan Baez ou Bob Dylan et plus récemment pour Bruce Springsteen.

Interrogé lors de la chasse aux sorcières maccarthyste pour son engagement dans le Parti communiste américain, dont il est membre depuis 1940, il refuse de témoigner, déclarant que sa liberté d’expression et d’opinion est garantie par le premier amendement de la constitution américaine. Cette défense lui vaut dix condamnations cumulatives à un an de prison chacune pour outrage au Congrès. Mais la peine est annulée en appel, et ne sera jamais exécutée.

Ce militant des droits civiques, ami de Martin Luther King Jr  s’est également engagé dans le combat pour la défense de l’environnement.

Il est coauteur avec Lee Hays de If I Had A Hammer :

Eh bien, je suis un marteau,Et j’ai eu une cloche, Et j’ai eu une chanson à chanter, Tout autour de cette terre.  C’est le marteau de la justice,  C’est la cloche de la liberté,  C’est la chanson sur l’amour entre mes frères et mes sœurs, Tout sur cette terre.

 Chanson stérilisée par Claude François sous le titre Si j’avais un marteau.

Il est le coauteur, avec Joe Hickerson de Where Have All the Flowers Gone?  popularisée par Peter, Paul and Mary en 1962 ou Joan Baez.

 

Il chante aussi des textes contestataires, comme Little Boxes (Petites boîtes), de Malvina Reynolds, interprétée en français par Graeme Allwright et en espagnol par Víctor Jara sous le titre Las Casitas Del Barrio Alto, générique de la série tv Weeds, chanson qui se moque de la petite bourgeoisie américaine, applicable à la France d’aujourd’hui :

…Et les gens dans les maisons, Tous sont allés à l’université , où ils ont été mis dans des boîtes , et ils sont sortis tous les mêmes. Et il y a des médecins et des avocats et dirigeants d’entreprises , et ils sont tous fabriqués à partir de pacotille Et ils ont tous l’air identiques…

Il questionne aussi le rôle de l’enseignement dans la société dans What did you learn in school ?, écrite par Tom Paxton, et également chantée en français par Graeme Allwright :

«J’ai appris que notre gouvernement doit être fort. Il a toujours raison et jamais tort. Nos dirigeants sont les plus forts. Et on élit toujours les mêmes. »

Au cours des combats pour les droits civiques des Noirs, il donne une version politique d’un vieil hymne religieux, We Shall Overcome, qui sera en particulier reprise par Joan Baez.

Intellectuelle et artiste don l’influence est encore vivace : album hommage Where are the flowers gone en 1998 et en 2006 l’album de Bruce Springsteen We Shall Overcome : The Seeger Sessions.

Pete Seeger nous a quitté le 27 janvier 2014 à New York à l’âge de 94 ans , dans un quasi silence médiatique!

 

le 17 septembre à Roubaix : « Mains brunes sur la ville » proposé par le MRAP

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